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L'affaire des poisons

Au coeur des ombres du Grand siècle...

Le livre de JC Petitfils est une référence sur le sujet. Publié en 2010 son livre relate de façon strictement chronologique l'affaire dite "des poisons" qui secoua le milieu du règne de Louis XIV au début des années 1680.

En plein coeur du règne du roi-soleil des enquêtes sont diligentées pour savoir si, oui ou non, quelqu'un a cherché à empoisonner Sa Majesté... C'est cette énigme encore entière qui a poussé le roi à charger son ministre de la police, La Reynie, à enquêter dans le milieu interlope des empoisonneurs et autres astrologues qui pulullaient sur Paris à cette époque.

En plein coeur du règne du roi-soleil des enquêtes sont diligentées

pour savoir si quelqu'un a cherché à empoisonner Sa Majesté... 

Tout débute par une affaire privée sinistre mais limitée : la culpablité de la marquise de Brinvilliers. Une noble à la vie dévoyée qui avait empoisonné, entre autres, mari et frères pour hériter et continuer à mener la grande vie... Or, la découverte de documents chez son complice semble indiquer que cette pratique des empoisonnements est assez courant dans la noblesse.

Scène de "question"

Les arrestations s'enchaînent, les aveux se multiplient et certaines "sorcières" semblent être au centre d'une véritable entreprise de vente de poisons. C'est le cas de Monvoisin et La Filastre, deux modèles d'empoisonneuses sans foi ni loi, uniquement guidées par l'apât du gain. Soit. Mais où est l'affaire d'Etat ?

Louis XIV commence à redouter le pire quand des accusés font des allusions à de puissants personnages. Ministres ? Conseillers ? Maîtresses royales ? Certains avancent le nom de la favorite en titre du grand Louis : Madame de Montespan. A l'affaire d'Etat s'ajoute vite l'énigme historique.

La Reynie hésite et rend compte à son roi des informations récoltées (parfois sous la torture). Le policier en chef finit relativement convaincu, mais pas Colbert à qui Louis XIV demande son avis. Or ce dernier n'est pas neutre, c'est un proche de la Montespan... Se peut-il qu'elle ait tenté d'empoisonner son royal amant ou à tout le moins une rivale ? Possible mais nullement certain. Bien des nobles ont recours à des astrologues ou des alchimistes, bien moins réalisent des empoisonnements ! Montespan avait des années auparavent été mêlée à une affaire de "sort", des pratiques pour garder l'amour du roi (récitations de textes "magiques", etc.). Mais rien de nocif.

La Reynie, policier moderne ?

Procès, interrogatoires et exécutions s'enchaînent (plus d'une trentaine) sans qu'une vérité incontestable apparaisse. Certes des fioles de poisons ont circulé et liquidé tel ou tel personnage secondaire, des messes noires ont été dites, des nourissons sacrifiés... Mais par qui ? Et pourquoi ? Mystère. Car bul n'est neutre dans cette affaire, sauf peut-être La Reynie.

Freinant et contrôlant la "chambre ardente" sensée enquêter, Louis XIV fera brûler des documents et enfermer définitivement les coupables non exécutés. Son but ? Bloquer les rumeurs sur sa maîtresse. Mais jamais Montespan ne sera innocentée ou réellement convaincue de crime. Aujourd'hui encore les historiens sont partagés. Se peut-il que les divers accusés aient volontairement inventé le rôle de Montespan ? A l'inverse quel aurait été le but pour la maîtresse royale de se compromettre avec de tels personnages ? Si sa suivante, Mlle des Oeillets, a effectivement fréquenté Monvoisin c'était peut-être pour elle...

On touche là le seul vrai intérêt de l'affaire :

les rapports entre les Nobles et le reste de la société

On touche là le seul vrai intérêt de l'affaire : les rapports entre les Nobles et le reste de la société. Contrôlés par un Louis XIV durablement installé aux affaires se peut-il que certains aient songé à empoisonner le roi ? Sans doute, mais aucun projet ne fut mené à bien ni par les anciens amis de Fouquet ni par qui que se soit d'autre. On sait aussi que le ministre Louvois utilisa ces accusations pour embarasser certains grands nobles rivaux (ils furent tous innocentés). On ne peut en dire autant des sous-fifres, pas assez impliqués pour être liquidés mais au courant des détails sur la Montespan pour passer le reste de leur vie dans un cul de basse-fosse... parfois 40 années durant ! La dureté dela"justice" de l'époque fait frémir d'uatnt plus qu'elle est le seul fait du roi.

Reste une hypothèse, celle d'un complot anglais relayé en France par Mademoiselle des Oeillets, une suivante de la Montespan, reconnue par plusieurs accusés et en relation avec un "milord" anglais, son amant. Peut-être une piste enfin sérieuse mais qui ne fut jamais suivie à l'époque. Ex maîtresse du grand Louis elle fut dépitée par le refus du roi de reconnaître leurs enfants.

De même, que faut-il penser de la nébuleuse des "alchimistes" qui travaillaient souvent pour les puissants ? Charlatans ou hommes de main des nobles en quête de puissance perdue ? Le livre n'en dit rien...

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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