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L'Absence comme expérience spatiale

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Le deuil se vit par la géographie.

Chez moi l'Absence se ressent -et devient béante- dans certains endroits. Davantage qu'à certains moments.

Là où nous fûmes heureux, avec mon père ou ma compagne, est comme marqué par un sceau. La marque du temps agréablement écoulé, de l'existence assouvie, réussie, aboutie l'espace d'un instant. Un instant dans l'espace...

Le vide remplit, le manque déborde

Dans ces lieux, même retrouvés longtemps après, le vide saute alors à la gorge, agresse, étrangle, étouffe. Le vide remplit, le manque déborde.

Cela est frappant dans les lieux où nous avons été statiques : paysages, restaurants, espaces bornés en somme. Comme si le bonheur avait besoin d'un décor, d'un volume ou de dimensions pour se révéler.

Quand tout est passé, le révélateur agit toujours. Mais c'est comme un cadre sans tableau, un paquet-cadeau sans cadeau, une promesse non tenue, une table nue.

la présence de cette étrange nouveauté

Au cimetière c'est presque l'inverse : lieu de l'Après, borne séparant de l'Avant, on ne ressent pas cette Absence mais plutôt la présence de cette étrange nouveauté. J'y cultive les souvenirs en même temps que les fleurs. Je me prépare à les rejoindre, tôt ou tard, sereinement ou pas. Varius multiplex multiformis.

Si la mort surgit par la topologie sans doute la vie est-elle le fruit de l'Histoire. Ce temps qui a un début, un milieu, une fin. Une téléologie à sens unique, une histoire dans l'Histoire en somme.

Date de dernière mise à jour : 29/05/2017

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