Métasexualité / L'Amant de lady Chatterley

Le sexe espéré, révélé et pratiqué noie toutes les autres valeurs

Publié en 1928 en Italie et bien plus tard ailleurs, l'Amant de lady Chatterley ne soulève plus aucune objection aujourd'hui. L'histoire d'une jeune noble qui découvre les joies du sexe avec un garde-chasse ne heurte plus aucune sensibilité aujourd'hui. Sa lecture ou ses adaptations sont même ennuyeuses tellement l'épisode vaguement pornographique n'a plus rien de surprenant...

Or dans des années 20 aux années 60 plusieurs procès retentissants ont eu lieu pour savoir si ce livre pourrait paraître. A cette époque la sexualité est encore l'affaire des lois et la reproduction est une affaire sérieuse et légale. Suggérer qu'on puisse avoir une sexualité récréative et initiatique est une révolution surtout entre gens de classes sociales différentes.

"Voulez-vous que je vous dise ce que vous avez (...) et qui fera l'avenir ?

C'est le courage de votre propre  tendresse"

Le roman de Lawrence est métasexuel dans ce sens : il raconte de façon plausible comme une femme corsetée dans ses certitudes et son mariage bourgeois peut se libérer physiquement ET mentalement par et pour le plaisir. Non réellement pornographique le texte va le plus loin possible dans l'association entre sexuaité, liberté, authenticité et pureté. Le sexe espéré, révélé et pratiqué noie toutes les autres valeurs (mariage, classe, convenances...).

Lecture d'extraits

L'histoire n'est pas seulement physique, elle est aussi philosophique... Et la transgression n'aboutit pas à un drame ou à un suicide "réparateur", non, des divorces permettent éventiellement aux amants de vivre librement enfin ensemble. Voilà ce qui a profondément choqué et secoué la société pré-libertine des années d'après guerre. Après les années 60 tout change, le livre est autorisé et alimente la diffusion de l'idéal métasexuel nouveau. Ce dernier ménera aussi bien à la légalisation de l'avortement qu'au cynisme de G. Matznef...

 

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