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La vie sexuelle du général de Gaulle

Qui aurait osé faire ça avec le Général ? 

Vous avez remarqué ? Aucune rumeur n’a jamais circulé sur la vie très privée du Général ! Et cela pas plus après sa mort. Comme si notre personnage historique échappait à la règle commune. J’ignore si Charles de Gaulle eut des maîtresses ou des « vices » cachés, mais il est évident que dans les années 40-60 la sexualité en général et celle des puissants en particulier était un tabou. Comme avant 1789 c’est discrètement et salement qu’on écrivait sur la vie intime des élites1. Le but était politique : taper au dessous de la ceinture pour salir lâchement la réputation d’un ennemi.

dans les années 40-60 la sexualité des puissants est tabou

Or ces années d’après guerre vont être celles d’un grand virage, celles de la « révolution sexuelle » qui participe à la « métasexualité » ou comment les thèmes associés à la sexualité vont lentement se substituer aux normes d’essence religieuses.

Avant cette période on imagine mal un historien installé comme J. Guarrigues écrire une histoire érotique de l’Élysée2 ! Et aujourd’hui il n’est pas le seul à étudier sérieusement le lien entre sexualité et politique. Ce qui relevait du tabou et/ou du ridicule est devenu un sujet comme les autres ou parfois même LE sujet.

C. Bruni au mieux de ses formes...

Mariage pour tous, pédophilie, assistantes sexuelles pour Handicapés, âge du consentement, place de la prostitution, scandales sexuels dans l’Église et ailleurs… La liste est longue des sujets socio-sexuels qui interrogent la norme et le Droit. Et hors du champ du conflit, alors que les rapports sexuels semblent diminuer, la sexualité est partout et semble intéresser toutes les classes sociales et cela dans tous les pays. Ainsi après la fin du communisme les livres érotiques ont-ils été ceux qui ont été le plus vite édités. Pourquoi ?

après la fin du communisme les livres

érotiques ont été les plus vite édités

Pourquoi une telle extension du domaine de la sexualité ? C’est à cette question que je me propose de répondre avec l’hypothèse suivante : et si cette « métasexualité » -ou l’idée que les thèmes sexuels transcendent le sexe réellement pratiqué- avait remplacé les normes et les fonctions jadis produites par les religions institutionnalisées ? A savoir en Europe occidentale, l’Église catholique.

un autre système référentiel est entré dans les consciences :

la métasexualité

Lentement et au prix d’une adaptation permanente les religions ont structuré la société en produisant de la norme légale et en remplissant des fonctions sociales : définir le Bien et le Mal, établir la loi, transmettre le Savoir, gérer les problèmes sociaux et aussi donner un sens à la vie et plus encore offrir un espoir en échange d’obligations. Au croisement de l’anthropologie (interdit de l’inceste) et des conflits sociaux (charité) les religions ont longtemps été capables de s’adapter aux changements. Or, à partir du XVIII°s et plus encore après 45 une partie croissante de l’Humanité a tellement changé de vie que ces cultes ont décliné faute de pouvoir suivre une pente devenue trop forte… La nature ayant horreur du vide un autre système référentiel est entré dans les consciences : la métasexualité.

C’est pour cela que quand on se demande à quoi doit ressembler l’intérieur de nos sous-vêtements on suit davantage les codes du X que les recommandations de l’Église. A moins que ce ne soit les mêmes !

1A. Duprat, Les rois de papier, la caricature de Henri III à Louis XVI, ed. Belin, 2002.

2J. Guarrigues, Une histoire érotique de l’Élysée, de la Pompadour aux Paparazzi, ed. Payot, 2019.

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