Dans le catholicisme l’hostie consacrée « est » le corps du Christ. Chaque dimanche le supposé miracle se reproduit.
C’est surtout un lien symbolique entre les membres d’une communauté : l’ingurgitation et la digestion d’un produit alimentaire est sensé unir physiquement les « frères et sœurs » de la famille ecclésiale.
Dans la métasexualité l’échange de flux mais surtout la consommation « alimentaire » permettent la même chose : se reconnaître, hiérarchiser, unir. Cela explique la fascination pour la semence masculine qui doit être visible mais surtout consommée par la femme (ou parfois l’homme) qui participe à un rapport sexuel. Objectivement le sperme n’a qu’une fonction reproductive, il doit être émis pour le vagin en vu de la fécondation, or, dans le sexe récréatif à dimension métasexuelle le « jus » (entre autres mots évocateurs au détriment de « semence ») doit servir à célébrer le culte qui rapproche les croyant(e)s : pas de scène X réussie sans éjaculation visible où presque systématiquement la fille avale spectaculairement le sperme.
Cette pratique de la consommation de sperme marque le passage
d’un sexe reproductif utilitariste discret à une métasexualité
spectaculaire à fort message « religieux »
Dans le discours qui précède parfois ces scènes la future participante explique d’ailleurs toujours son rapport à la semence masculine (où elle aime le prendre, si elle a déjà avalé, etc.). Cette pratique de la consommation de sperme est assez nouvelle et marque selon moi le passage d’un sexe reproductif utilitariste caché à une métasexualité spectaculaire à fort message « religieux » : pour être dans le culte il faut suivre certaines pratiques initiatiques puis répétitives avec pour objectif réunir et rapprocher les membres de la communauté : ceux qui pratiquent comme ceux qui regardent. Comme chaque dimanche avec le rite des hosties à la messe. L’éjaculation buccale serait le rite initiatique dans le rite métasexuel général… Mêmes fonctions, mêmes pratiques : ingurgiter pour participer.