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Métasexualité / Madame Bovary

Erotisation d'une oeuvre qui ne l'est pas...

L’œuvre de Flaubert est antérieure à ce syncrétisme

associant aujourd’hui littérature et pornographie

Depuis sa parution en 1856-57 Madame Bovary a suscité de nombreux commentaires surtout à la suite du procès intenté au livre par le Second Empire. Finalement acquitté l’auteur n’en sera pas moins considéré comme à l’origine d’une œuvre scandaleusement érotique et ce jusqu’à aujourd’hui où le livre est vu comme un livre sur le désir d’une femme au XIX°s… Rien n’est plus exagéré puisque la lecture ou la relecture du livre prouve l’absence totale de scènes érotiques. Parfois sensuel mais jamais explicite le roman narre les émois d’Emma sur fond de démonstration sociale. Cela explique pourquoi le récit se poursuit longtemps après la mort de « l’héroïne » et s’achève par le triomphe social de Homais qui est l’exacte antithèse de Charles Bovary (qui suit sa femme dans le déclin funeste) ce personnage « secondaire » est même peut-être le personnage principal du livre sous-titré, on l’oublie souvent, « mœurs de province ».

le livre est vu comme un livre sur le désir d’une femme au XIX°s

Or le sexe, même vaguement suggéré, n’a quasiment aucune importance dans le roman qui n’est donc nullement un manifeste féminin ou féministe à la manière de D.H. Lawrence bien plus tard. Vers 1850 l’érotisme et plus encore la pornographie sont des genres marginaux encore nettement séparés de la littérature. Les choses changent lentement puis plus radicalement au XX°s où l’imaginaire sexuel (la métasexualité) occupe l’espace libéré par le recul des religions. L’œuvre de Flaubert est donc antérieure à ce syncrétisme associant aujourd’hui couramment littérature et cultures pornographiques, y voire un livre érotique ou militant est anachronique.

LIENS.

Date de dernière mise à jour : 18/04/2020

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