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La Révolution conjugale

Mars 2006

La Révolution conjugale :

vers la fin de la famille ?

par : Terouga

 

M. Foucault avec l’ambiguïté qu’on lui connaît avait déjà démontré comment sexualité et procréation s’était peu à peu séparées aux XIXe et XXe siècles ; de plus, il fut l’acteur et le spectateur des années 70 qui furent dans l’Occident industriel la pépinière des sexualités alternatives et des mutations de la famille.

Tout comme 1789 déboucha sur l’empire, la « révolution sexuelle » déboucha sur une marchandisation générale des corps, celui de la Femme, puis celui de l’Homme et de l’Enfant.

Nous-mêmes, issus physiquement et idéologiquement de ces années d’après-guerre, il nous est, plus qu’aux observateurs de demain, difficile et pénible de revenir sur les errements ou les impasses de ce mouvement de fond. Défendre la famille, l’autorité à l’école ou même les personnes âgées, n’est-ce pas « conservateur », « réactionnaire » et « pétainiste » ? Force est de constater que le débat est encore largement miné par la dictature molle du politiquement correct et autres procès en sorcellerie intellectuelle.

La pensée Mai 68 prédisait un nouveau type de relations hommes / femmes, le couple rural et traditionnel devait disparaître au profit de relations enfin apaisées et égalitaires entre des hommes et des femmes éduqués, libres de vivre ensemble, de se séparer, de faire un enfant ou pas, de jouir, etc.

Les violences conjugales, l’avortement ou encore les divorces étaient donc destinés à disparaître rapidement avec la fin des tabous sociaux, les moyens de contraceptions et les unions libres.

Qu’en est-il aujourd’hui, alors que les idéaux de Mai 68, le libéralisme sociétal ou encore la « gauche » sont plus que jamais au pouvoir ?

Les meurtres de femmes par leur « compagnon » n’ont jamais disparu et le problème reste entier. Les avortements sont toujours aussi nombreux et les divorces touchent ou peuvent toucher tous les couples, quelque soit leur classe sociale, leur âge ou leur région.

Désespérés, les travailleurs sociaux ne savent que compter les souffrances sociales qui auraient dû très logiquement disparaître avec les libertés accordées aux couples : sans Église, Parti ou patriarcat forçant les jeunes à se contenir, se marier et faire X enfants, plus de prostitution ni d’adultères possibles car les gens n’étaient plus obligés de fuir dans le « vice ».

Alors que les intellectuels sont très partagés entre un très prudent retour critique sur la « révolution sexuelle » et la fuite en avant, il est peut-être temps de savoir d’où vient cette prétendue libération des moeurs et surtout où va ce mouvement de mutation de la famille dans les pays post-industriels.

I.   De l’intérêt de l’adultère

1.  un élément de puissance sociale

Les romans naturalistes du XIXe siècle sont pleins d’histoires d’adultère, comme ceux du Moyen-âge ou encore les pièces d’Aristophane ou celle de Molière. Liées à la nature humaine, la « faute » et la trahison du mariage ont toujours bénéficié d’une étonnante indulgence dans les élites. Les maîtresses de Louis XIV avaient un rôle public, alors même qu’officiellement le roi n’était pas au dessus de la morale chrétienne. De même les libertins du XVIIIe siècle comme les bourgeois du XIXe siècle avaient une sorte de « droit » à entretenir des maîtresses plus ou moins officielles… Cette anormalité apparente (et donc cette norme acceptée de facto) était liée au pouvoir de ces personnages sociaux. Les maîtresses des rois ou les danseuses des barons capitalistes n’étaient là que pour sanctifier et illustrer le pouvoir économique et politique des dominants du moment. Le mariage était alors une sorte de contrat économico-moral destiné à transmettre dans les meilleures conditions le patrimoine : pouvoir politique pour les dynasties royales et propriété pour les bourgeois. Le droit d’aînesse , si cruel pour les « bâtards » et autres cadets n’était finalement que le prix à payer pour une société conservatrice et stable. Dans cette logique, l’adultère n’était qu’une expression parmi tant d’autres du pouvoir des riches du moment. Entre pulsion sexuelle et nécessaire médiatisation la « faute » était un rouage du système.

2.  un danger pour les dominés

Mais cette situation ne prévalait que dans les élites. Pourquoi ? Non que les « cornes » n’aient jamais poussé chez les pauvres, mais les conditions favorables étaient rarement au rendez-vous : l’adultère implique une distanciation par rapport à la morale (religieuse), chose peu aisée jusqu’aux années 60 dans les classes populaires. Il faut aussi une liberté de mouvements et de rencontres très réduites dans les campagnes. Bref, quand l’adultère se réalise dans une société traditionnelle, c’est le drame et la violence obligatoire car il implique trop d’instabilité et de risques collectifs pour être tolérée : propriété foncière, enfants illégitimes, affrontements claniques, etc. Les vestiges actuels de cette identité rurale nous montrent jusqu’où peut aller la cruauté des chefs de clans ridiculisés par l’adultère (musulmans intégristes, gens du voyage, mafieux italiens…).

L’économie conjugale antérieure aux années 1960 repose donc sur un adultère (avec une maîtresse, une prostituée, une domestique…) comme élément de décor du pouvoir des puissants. Elle n’implique en elle-même aucune suite car elle participe à l’équilibre de la société pyramidale de l’époque.

Comme élément d’une économie conjugale patriarcale et passéiste l’adultère était sensée disparaître avec la libération des moeurs. Pourquoi tromper sa femme si on l’a choisi et qu’on l’aime librement ? Pourquoi prendre un tel risque si le mari est à égalité avec sa femme ? Dans l’optique du concubinage il devient même incongru de songer à une telle hypothèse…N’étant plus en principe épouvantée et dégoûtée par le plaisir sexuel, la femme-mère n’impliquait plus automatiquement le recours à une professionnelle de la bagatelle, etc.

Dès lors la survie du phénomène (comme la prostitution) et sa généralisation sont-ils la simple résultante d’une addition d’exceptions individuels révoltantes ou d’un phénomène plus large ?

II.    la fin du mariage d’amour

1.  les possibilités du mariage d’amour entre économie et sentiment

Le mariage d’amour, modèle insurpassable des années d’après-guerre, est né dans les cerveaux utopiques des libertins du XVIIIe siècle. Ces derniers théorisaient déjà la fin du modèle matrimonial issu de la féodalité et garanti par l’Église. Certes ces nobles dévoyés étaient les premiers bénéficiaires de cette volonté de briser les cadres traditionnels du mariage. Riches, connus pour leur goût du paraître, ils avaient en tête l’idée de décupler leurs conquêtes afin de trouver la partenaire idéale pour un mariage sur la base d’une communauté de pensée, de culture et de sexualité.

Des pièces de Molière (premier des Libertins sous le jeune Louis XIV) puis de celles de Beaumarchais sous Louis XV est sortie l’idée très moderne (et très urbaine) que le mariage ne devait plus être obligatoirement une association froide d’intérêts familiaux convergents.

Il fallu la Révolution puis la désintégration du couple Église / société rurale pour que le mariage d’amour devienne possible dans le cadre d’un État fort et régulateur. En effet, si un État ne garantit pas des droits égaux pour tous, alors le mariage d’amour entre deux individus n’est pas possible. Il faut que les individus en question soient plus ou moins autonomes de leur famille, de leurs croyances ou encore de leur patron pour qu’un relatif libre-arbitre puisse s’exercer… Cette véritable révolution fut possible dans le cadre de la France de l’après-guerre où les derniers cadres traditionnels de la morale réactionnaire avaient sombrés avec Vichy.

Très lentement l’idéal un peu fou du mariage d’amour devint possible avec ses caricatures comportementales, à savoir la jeune fille romantique et naïve et le jeune homme intimidé par la nécessité de faire une sorte de cour. De cette possibilité naquit les jeunes couples modernes des années 60-80, enfin débarrassé des vieux verrous sociaux et politiques ; tout devenait enfin possible. Et on ne peut s’empêcher de songer à Lénine qui disait que la Révolution était la condition nécessaire à l’épanouissement du couple monogame stable.

Or dans les pays concernés il n’y avait pas eu de révolution… ou alors une révolution partielle et temporaire (les grandes réformes des années 45).

2.  la fin d’une synthèse précaire

Que sont devenus les couples idéaux de ces années ? La plupart ont divorcés en soldant le petit pavillon périurbain, les enfants sont devenus l’enjeu symbolique d’une lutte sans répit et les familles recomposées n’ont été qu’une pâle réponse à la décomposition du lien familial avec tout ce qui va avec : dépression, suicides, violences, délinquance, etc.

En effet le mariage d’amour (c’est-à-dire une relation durable et stable) est resté une sorte d’utopie peu résistante aux contradictions du Marché. En effet, aux années de capitalisme régulé (années 50-70) a succédé depuis les années 80-90 le temps du capitalisme dérégulé, c’est-à-dire du néolibéralisme où le seul Marché doit définir en temps réel la valeur. Par valeur, il faut entendre valeur du baril de pétrole, mais malheureusement aussi valeurs morales.

De la société antique est née le mariage romain, c’est-à-dire monogame, stable et orienté vers la procréation, même logique pour l’univers féodal qui, comme l’antiquité, devait lutter contre la précarité de l’existence et les crises démographiques.

Le développement des grandes villes et l’amélioration des conditions de vie à partir des XVIIIe et XIXe siècle ne pouvaient que déboucher sur un autre type de mariage : le mariage d’amour, compromis équilibré entre nécessité de fonder une famille et allégement des contraintes économiques et sociales pesant sur l’individu. Si les sentiments amoureux ne sont pas aussi éternels que les couples stables, des arrangements réciproques et les avantages cumulés de la fidélité surent stabiliser temporairement l’ensemble.

Cet idéal qui occupe encore nos représentations idéales de la famille ne sont en fait qu’un résultat très boiteux et bancal. En effet, la courbe des divorces est tout à fait parallèle à celle du chômage et celle de la précarité de l’emploi. De même le développement fulgurant des familles dites mono-parentales n’a pu que déstabiliser les enfants et donc les inciter à être instables à l’âge adulte, etc.

Les couples en principe totalement libres de se former, de décider d’avoir un enfant, de choisir leurs plaisirs charnels étaient donc au final plus instables et plus menacés que les couples du passé. Pourquoi ?

3.  instabilités = marchés

À dire vrai le capitalisme et les sociétés qu’il implique s’accommodent très mal de stabilité. Pour développer des produits, étendre des clientèles, décupler ses profits, en somme accumuler, il lui faut une forte dose d’instabilité sociale : l’instabilité de l’emploi baisse les salaires (et augmente les marges), l’instabilité morale élimine des interdits économiques [1], l’instabilité familiale répond à la même machinerie : ainsi le secteur de la bourgeoisie qui a les familles les plus stables sont les bourgeoisies les plus installés dans le paysage [2]. Dans cet univers conservateur et discret la famille monogame stable est un gage d’accumulation capitaliste et le patrimoine ne saurait se transmettre autrement que par de judicieux mariages. On vit ce type des structures familiales émerger aussi dans la grande industrie. Mais cette époque est révolue. Les richesses et la grande propriété n’appartiennent plus à des « familles », mais à des organisations opaques, géantes et tentaculaires, les fonds de pensions américains ou encore à de gigantesques associations internationales d’actionnaires petits et grands.

Ce capitalisme déterritorialisé et déshumanisé est le stade suprême de l’accumulation. Les grandes multinationales, découplées de tout individu, n’ont qu’un but et une seule finalité : accumuler toujours davantage de titres de propriétés [3]. Dans cette logique sans retour en arrière possible, tout doit être sacrifié dans cette course folle et, au détour d’un renouvellement de génération, les grandes familles se sont effacées au profit de cartels et de trusts internationaux. La concentration, résultat du capitalisme, fait émerger des groupes géants phagocytant la petite propriété tant terrienne qu’industrielle ou artisanale.

Disons-le tout net le mariage d’amour entre individus rationnels et libres de toute aliénation correspondait à cet épisode très court dans l’histoire de l’Humanité où la petite et moyenne propriété avait besoin de sa forme familiale stable et égalitaire [4]. Un couple, même amoureux, c’est avant tout une unité de production intelligente et capable d’anticiper l’avenir. L’instabilité proverbiale des étudiants ou des artistes s’explique avant tout par la précarité et l’irrégularité de leur quotidien. Installé dans des emplois stables et attachés faire fructifier un patrimoine modeste (généralement un logement, une ferme ou des économies « placées ») le couple se crée par amour avant de se stabiliser par intérêt. L’association sentimentalo-hormonale que l’on nomme « amour » est possible dans cet univers à la fois urbain, moderne et stable. En supprimant les éléments de stabilité de la société occidentale issue des grandes réformes d’après-guerre, le capitalisme néo-libéral a abolit aussi la durabilité du mariage d’amour.

Dans une société authentiquement industrielle, la production brute tend à être le centre de l’économie, la commercialisation, la publicité ou encore le marketing ne sont que des détails sous-développés. Dans une société de services, la production (délocalisée généralement) importe bien moins que la valorisation symbolique du produit. La fabrication s’efface devant la promotion. Le coût de production devient de plus en plus faible par rapport au reste (conditionnement, présentation, publicité, commercialisation…).

Le mariage d’amour (favorisant dans une économie maîtrisée la création et la transmission d’un patrimoine) n’est plus « compétitif » dans une économie où il est plus rentable d’être que de paraître. De plus la précarité économique et sociale limite la stabilité conjugale.

L’explosion des divorces, la promotion porno-publicitaire des sexualités marginales, ou encore l’érotisation médiatique des très jeunes adolescentes, ne relèvent nullement du complot mais bel et bien de l’évolution mécanique de l’économie post-industrielle, les services sexuels sont des services comme les autres... Tant que la valeur d’un objet sera basée non sur son coût de production, mais sur sa place dans la hiérarchie symbolique des apparences, le couple stable et fidèle des années 50-70 ne sera qu’un anachronisme soumis à d’énormes pressions. Pour augmenter ses marges le système génère une instabilité qui n’a aucune raison d’épargner la famille. Les éléments qui fragilisent et éclatent les familles ont bien souvent une origine économique : canons de la beauté féminine, sexualité dérivant des dogmes du porno ou encore modes sociales diverses débouchent très souvent sur le surendettement puis le divorce, sans compter les aléas de la vie économique : chômage, mutations imposées, précarité, etc.

III.    la famille est-elle condamnée ?

1. La fin de la stabilité

Dès lors, la famille est-elle condamnée ?

À part l’ancienne bourgeoisie terrienne ou encore quelques intégristes en marge de l’économie (religieux intégristes…) plus personne n’est à l’abri du grand morcellement familial.

Comme l’a écrit le romancier M. Houellebecq à la fin des années 90 « le trouble et la confusion était considérables [5] ». Si la pression salariale pousse les gens à vivre ensemble pour diviser par deux les frais, la même pression sociale incite perpétuellement à « jouir / consommer sans entrave », c’est-à-dire à choisir une illusoire liberté plutôt que la stabilité du couple. Couple qui en se stabilisant devient pour les publicistes actuels « ennuyeux », « routinier », etc.

Le féminisme réactionnaire (« suis-je une salope ? »), le jeunisme (tout ce qui est jeune est mieux) et le bougisme (ce qui est nouveau est mieux) ne laissent aucune chance réelle au mariage d’amour. Ce dernier est remplacé par la pulsion. Ce mélange explosif dissout tout autant les unions stables puisqu’il valorise plus que tout le changement, la nouveauté, l’instinct et non plus la coopération, le travail et le patrimoine.

La famille se décompose donc doucement mais sûrement en laissant sur le bord de la route des célibataires cyniques ou malheureux, des enfants sans parents sérieux ou encore un bric-à-brac nommé pudiquement « familles recomposées » où les intérêts individuels sont si contradictoires que l’instabilité se développe encore davantage.

2.  la fuite en avant

Flairant l’arnaque sans la comprendre parfaitement, les gens normaux se battent avec les armes qui sont à leurs dispositions : les uns reviennent au mariage religieux, sa symbolique, sa stabilité mythique. Les autres préfèrent le mariage d’intérêt supposé plus cynique donc plus solide (l’homme « mûr » stipendiant une jeune « danseuse »).

Nouveauté de la mondialisation : les mariages mixtes ou bi-nationaux. Généralement ils mettent en scène des hommes occidentaux désespérés résignés à payer pour financer une union exotique. Pour les économistes libéraux il y a là une idéale complémentarité de « clientèles » : masse de célibataires fortunés associée à une masse de femmes rendues disponibles par leur pauvreté. Outre que ces situations soient aux antipodes du mariage d’amour, elles impliquent aussi une inégalité d’ambitions et de pratiques sociales débouchant généralement, là aussi, sur une instabilité sans ressort de rappel.

Ainsi, pour répondre à notre question de départ, il y a fort à parier pour que la famille tel que nous la connaissons soit condamnée. Elle contrarie trop le marché d’aujourd’hui et de demain pour subsister sous sa forme actuelle. Déjà elle est minée par mille contradictions, par de terribles forces extérieures. Les questions démographiques qui inquiètent tant l’Occident ne sont que la résultante de cette économie qui valorise et repose sur l’instabilité.

Reste que l’Histoire n’a jamais été écrite d’avance et que, bien souvent, de façon imprévisible, les peuples ont rejeté la tyrannie des puissants.

La révolution conjugale n’est rien d’autre que la facette familiale de la révolution libérale. Programmé pour détruire et avaler les éléments d’encadrement du capitalisme (État, famille, luttes sociales) le néo-libéralisme vampirise la famille.

Après avoir dissocié sexualité et mariage, après avoir séparé reproduction et sexualité, voilà que le capitalisme fait divorcer famille et patrimoine, cela dans le but de renforcer la concentration de la propriété et de transformer la population en une juxtaposition d’individus isolés ne vivant que par et pour la consommation.

Matrice de toute solidarité, système de protection, organisation économique anti-capitaliste, la famille égalitaire des années 50-70 a vécue. Consensus précaire entre pulsions individuelles (amour) et capitalisme industriel (travail, épargne, héritage) elle ne pouvait résister à l’exacerbation des contradictions, marchandisation des pulsions d’une part et capitalisme déréglementé d’autre part.


[1] Les exemples de modifications de la morale impliquant un gain économique sont très nombreux : de l’autorisation de l’usure par le protestantisme à la dépénalisation de la prostitution en passant par les reality-show…

[2] les grandes familles de banquiers lyonnais ou du bordelais…

[3] quitte à licencier des PDG peu rentables…

[4] un couple de fonctionnaires de province par exemple…

[5] dans le roman « Extension du domaine de la lutte »

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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