QUE FAIRE Valeurs et Actions Républicaines

Raison et déraisons du Marché

9dc358032c43b618ea81906a2d78843c 1Pour Warren Buffett le prix des actions "n'a pas vraiment d'importance"

Qu’est-ce qui détermine le prix d’une action ? L’offre et la demande. Ni plus, ni moins. Mais qu’est-ce qui influence l’offre ? La demande ? Etc. Comprendre ces mécanismes c’est avoir la certitude de devenir riche. Très riche. Or, cette pulsion d’avidité, cette volonté -parfois maladive- de s’enrichir vient de notre histoire la plus ancienne : la sélection naturelle a, dès nos origines, choisit les plus aptes à survivre en accédant à la nourriture. Désormais nous ne quêtons plus les noisettes mais l’argent. Sans cette volonté (ou avec un excès de cette même volonté) on est vite en dehors de la société. Or, c’est précisément « la société » (c’est à dire l’ensemble des individus et de leurs interactions) qui définit ce qu’est « l’offre et la demande ». Cette loi dite « du marché » (qui remplace parfois Dieu dans notre imaginaire) est la base de toute valorisation de quelque actif que ce soit. On sait désormais que les comportements humains obéissent à plusieurs biais comportementaux classables en deux grandes catégories. Rien que sur youtube les vidéos « comment gagner en Bourse » sont classables dans ces deux grands groupes :

1. ceux qui vendent littéralement des méthodes miraculeuses. Ceux-là spéculent sur notre goût pour l’irrationnel, notre côté joueur, naïf, croyant… On aime tous plus ou moins les histoires de monstre du Loch Ness, d’extraterrestres, de fantômes, etc. Ce fonctionnement cérébral est à l’origine des mythes, des œuvres d’art, de nos distractions ou de beaucoup de nos rêves érotiques ou non… Toute société a besoin d’une dose d’irrationnelle, de « coups de foudre » et autres « miracles » pour fonctionner, servir de diversion. Bien entendu ces « conseils » n’enrichissent que ceux qui les donnent et ruinent les autres ! Mais tout loisir a un prix, non ?

In fine c’est toujours la réalité qui prime

2. L’autre catégorie se réfère généralement à W. Buffet ou à d’autres maîtres de l’investissement. Or ces sommités se ressemblent : outre leur âge elles postulent toutes qu’il ne faut surtout pas espérer des miracles en Bourse. In fine c’est toujours la réalité qui prime : les bénéfices, l’absence de dettes, la qualité du produit, le sérieux des dirigeants… Bref, uniquement le rationnel. C’est du reste l’approche rationnelle de la réalité qui a libéré les moyens de productions à partir du XIX°s. Les ingénieurs ne sont pas des rêveurs !

Si les hausses et les baisses d’ampleur des marchés relèvent de mouvements moutonniers des acteurs (or nous sommes tous des « animaux sociaux » qui s’imitent…) sur le long terme c’est plutôt la logique et la réalité sensible qui déterminent la valorisation (moyenne sur dix ans par exemple) de n’importe quelle actif (une action comme une maison). En fondant, dans les années 60, son fond aujourd’hui légendaire, Berkshire Hathaway, W. Buffet se demanda simplement de quoi les États-uniens auraient besoin à moyen terme : il misa sur la construction, l’automobile, l’équipement, les banques, les supermarchés, etc. Succès garanti avec aucun complot sinon une très fine approche de la solidité des sociétés, c'est pourquoi il affirme souvent que le prix d'une action à un moment donné ne veut rien dire en comparaison des fondamentaux bien plus instructifs sur le devenir du cours. Actuellement il investit dans les puces électroniques, l’énergie, Apple...

W. Buffet se demanda de quoi les États-uniens auraient besoin à moyen terme

Gagner de l’argent à la Bourse est donc presque « facile » : il suffit de bien analyser la réalité, d’avoir du temps et -surtout- de ne pas fantasmer un miracle qui, à terme, n’arrivera pas. L’autre écueil est de suivre le mouvement : on achète vite n’importe quoi très cher sous prétexte que ça monte, or, la froide logique voudrait qu’on attende que ça baisse (généralement de 20-30%) avant d’agir mais la plupart des spéculateurs n'écoutent pas Buffett qui affime sobrement "la Bourse est le seul commerce où personne n'achète pendant les soldes !" Le reste, tout le reste, n’est que youtuberies qui ont le grand avantage d’enrichir l’entreprise Alphabet (Google…) cotée au Nasdaq ! Après tout acheter du Coca Cola est aussi interdit que d'acheter des actions Coca Cola !

Date de dernière mise à jour : 17/02/2023

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