Questions sur une liquidation

Le récit de la fin de Ben Laden ressemble étrangement à un scénario hollywoodien

L’us army communique…
Doit-on rappeler que toutes les « informations » sur la mort de O. ben Laden proviennent exclusivement de l’armée américaine ? En effet, nous n’avons pour le moment aucune autre source sur la mort de l’ennemi public n°1. Faut-il en conclure que les USA nous livre leur version ? Sans doute. Rappelons-nous la capture de S. Hussein, soit disant terré dans un « trou »… C’était une manipulation, de la communication politique en somme. Il en va de même aujourd’hui.
Le récit de la fin de Ben Laden ressemble étrangement à un scénario hollywoodien, y compris dans les photos de l’équipe d’Obama rivée aux écrans de la CIA. De même la perte d’un hélicoptère pour des raisons « mécaniques » reste à en savoir la cause réelle…

Ben Laden liquidé ?
Malgré un discours officiel sensé affirmer que Ben Laden devait être arrêté et jugé, on peut penser que le fuyard a été liquidé. Cela expliquerait le fait qu’il ai reçu une balle dans la tête, le coup classique des exécutions, surtout qu’il n’était pas armé ! De plus, un procès Ben Laden aux USA (ex supporters des islamistes en Afghanistan) aurait été une occasion de dénoncer leur fréquent double jeu avec l’islamisme mondial… De plus, les liens entre la dynastie Ben Laden et la dynastie Bush posent question depuis le 11 septembre.

Son corps immergé ?
Contre toutes les traditions guerrière et islamique, le corps de Ben Laden aurait été immergé dans la mer. Il n’y a pas de raisons crédibles à ce geste sinon une vengeance théologique puisque l’islam recommande l’enterrement des croyants en vue de la résurrection. Immergé et donc « digéré » par les océans, Oussama ne pourrait pas ressusciter. De plus, cela peut aussi être un parallèle avec certaines victimes du 11 septembre morts sans sépulture.
De plus, en éliminant complètement le corps de leur ennemi les USA limiteraient tout culte du « martyr ». Les Soviétiques avaient fait cela avec les ultimes restes de A. Hitler.
Il peut aussi s’agir d’un écran de fumée. Toujours très bien vus aux USA, les Ben Laden ont très bien pu récupérer le corps de leur fils pour des funérailles secrètes.

Ben Laden, otage du Pakistan ?
Reste qu’il est impossible que Ben Laden, peu entouré et peu protégé, ait été au Pakistan sans le soutien actif d’une partie de l’appareil d’Etat.
Mort sans même une arme à portée de main et logeant dans une résidence qui n’avait rien d’une forteresse, le chef d’Al Qaïda semblait vraisemblablement être en résidence surveillée. C’est assez logique car les autorités d’Islamabad ont toujours utilisé le terrorisme islamiste à des fins géopolitiques : contre l’Inde ils soutiennent ponctuellement des groupes fanatiques ou des séparatistes cachemiris. En Afghanistan ils ont créé et toujours soutenus les Talibans pasthounes. Enfin, après le 11 septembre, Mousharaf a livré menus fretins et gros poissons d’Al Qaïda aux USA. Ben Laden était sans doute la dernière carte de ce jeu pervers.
En échange de cette prise, Washington va sans doute préparer son retrait d’Afghanistan et la réinstallation des Talibans à Kaboul, ces derniers demeurant des alliés historiques des Pakistanais…

Al Qaïda décapité ?
Reste à dire un mot sur l’avenir d’Al Qaïda, plus sûrement un « label » qu’une organisation structurée. Avec la mort de son VRP, la structure va sans doute perdurer avec ses antennes locales perméables à toutes les manipulations. Ainsi AQMI au Maghreb ressemble plus à une bande de racketteurs qu’à une armée de la Guerre Sainte. De même certains chefs d’AQMI sont notoirement des agents double des services algériens.
La roue de l’Histoire tourne : dans le monde arabe, les révoltes actuelles ne sont plus islamistes ou même islamiques, mais résolument modernes. Comme après 1789 elles engendreront des déçus et des nantis : l’islamisme restera une façon de protester mais guère plus.
Comme les « terroristes » anarchistes russes du XIX°s, al Qaïda aura été une étape dans la modernisation de sociétés tout justes sorties du Moyen-Âge.