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Trumpisme, la fin ?

Un trumperie de trop ?

Plus d'une année après avoir été officiellement investi comme président des USA Trump a défini le trumpisme : un discours démagogique et impuissant à l'intérieur et une fuite en avant en politique extérieure.

fuite en avant en politique extérieure

Là où Bush envahissait l'Irak et embrigadait chômeurs et pauvres dans des aventures militaires meurtrières, Trump fait bloc avec les plus durs du sionisme et se coupe des élites us. En effet, sur le dossier israélo-arabe les dirigeants us ont toujours été à la fois du côté d'Israël mais aussi favorables à une solution dite "équilibrée". Après la première guerre du Golf (1991) Bush père avait tenté d'ouvrir des négociations entre Tel-Aviv et l'OLP (processus dit "de Madrid"). En Israël on n'est pas dupe et le Mossad a aussi visé les Etats-Unis (célèbre affaire Pollard). Bill Clinton échoua à imposer un accord de ce type du fait de l'intransigeance de E. Barak (1999)...

Quand Barak défaisait Clinton...

Encore sous le choc des erreurs de Bush fils, Obama tenta aussi de promouvoir cette solution "équilibrée" en militant pour deux Etats, refusant toujours de transférer l'ambassade us à Jérusalem et en signant un accord international avec l'Iran, ennemi d'Israël d'après Netanyahou. Sur le départ Obama ne cache plus son rejet du premier ministre israélien.

Trump se coupe du consensus affiché par les dirigeants us.

Trump qui ne semble guère avoir de culture personnelle sur les questions internationales multiplient les signes contradictoires sur la Syrie, le Yémen, le Qatar, etc. Mais il embraye nettement sur les positions les plus dures de la droite israélienne : il signe des ventes d'armes astronomiques avec les Saoudiens (autres rivaux des Iraniens) et applique jusqu'à la caricature le programme ultra-sioniste de Netanyahou via son gendre, "conseiller" sur la question, qui ne cache pas sa proximité avec les thèses l'extrême-droite israélienne. En cela Trump et sa toute petite équipe se coupe du consensus affiché depuis des décennies par les dirigeants us.

Même chose concernant l'Iran : en signant l'accord de 2015 avec l'Iran (avec l'Europe, la Chine, la Russie...) Obama continuait la politique traditionnelle post-guerre froide, c'est-à-dire exerçant des pressions économiques en évitant toute escalade militaire, les expériences irakienne et afghane étant jugées contre-productives sur la durée.

Trump place les USA dans une position de belligérant et non d'arbitre

En adhérant sans nuance aux thèses saoudo-israélienne d'un Iran "terroriste" et "dangeureux" Trump place les USA dans une position de belligérant et non d'arbitre ou de puissance tutélaire, il donne comme à l'époque de Bush, des arguments aux opposants les plus violents à l'impérialisme us. Et cela tant du côté chiite que sunnite.

La fin de l'accord de 2015 (et les menaces contre les intérêts capitalistes non états-uniens) coupe aussi Trump de ses alliés naturels et habituels comme le Royaume-Uni qui est mécaniquement obligé de soutenir les autres pays d'Europe qui cherchent à défendre leur business en Iran. En menaçant ouvertement les multinationales ayant signé des contrats en Iran Trump se fait de solides ennemis, y compris aux USA où Boeing avait pré-vendus des dizaines d'appareils à Téhéran.

Même sujet : les taxes sur l'acier européen et chinois. Là aussi le consensus libre-échangiste est délicat à rompre dans la mesure où le marché us est de moins en moins important en comparaison du reste du monde. Les pays européens qui étaient derrière Bush en 2003 sont aux abonnés absents aujourd'hui.

L'Etat profond a-t-il lâché Trump ?

Trump n'a donc plus grand monde derrière lui : les géants du numérique ne le prennent pas au sérieux, pas plus que les trusts de Wall Street. Côté population son élection s'est faite avec moins de voix qu'H. Clinton et ses candidats (en rupture avec le reste du parti Républicain) n'ont pas triomphé aux élections partielles : quand les électeurs modérés mais silencieux se déplacent les Démocrates triomphent. Le capitalisme us a toujours survécu à ses contradictions par l'innovation, l'énorme gâteau des énergies dites "renouvelables" (Tesla et autres...) attend que Trump se taise sur le réchauffement climatique.

Sa fuite en avant pro-sioniste fait tâche. Aux USA Israël fait figure d'allié et la sympathie pour le pays est générale mais les crimes commis publiquement par Nétayahou choque dans tous les milieux, y compris parmi les juifs us ou autres. En Israël même les décideurs les plus lucides savent qu'un accord est la meilleure solution pour qu'Israël dure au milieu d'un monde arabe sunnite ruiné par l'islamisme et la surnatalité. Quant à l'Iran, Israël n'a aucun litige réel avec ce pays et plutôt des ennemis en commun (Daesh...).

Le "dossier russe" est peut-être déjà un signe non de l'influence de la Russie aux USA mais plutôt de la pugnacité de ceux qui, très hauts placés, veulent faire partir Trump. Cela expliquerait le turn-over anormalement élevé dans les postes à haute responsabilité...

Rappelons que Kennedy et Nixon, deux présidents en porte-à-faux avec une partie des élites militaro-étatiques furent violemment éjectés de l'Histoire faute d'avoir tenu compte du consensus de l'Etat profond.

Lien : sur l'élection de Trump

Date de dernière mise à jour : 16/05/2018

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