Libellule et papillons
Spectacle de Jérôme Thomas.
Une forme indéterminée s'étire en tous sens, au sol, sous une douche de lumière.
De cet étrange fourreau placentaire, un homme s'extirpe péniblement.
Il s'élève et découvre, étonné, le ballet féérique de multiples créatures, qui glissent à travers mille métamorphoses.
La compagnie de Jérôme Thomas nous entraîne dans un tourbillon hypnotique, où les costumes s'étirent, se gonflent et se déplient, au rythme de fabuleuses transformations organiques.
Le spectacle de Jérôme Thomas nous plonge dans un univers de correspondances organiques, avec une grande économie de moyens
De forme coniques, tubulaires ou plus amorphes, les robes se font tour à tour, matrices diaphanes, corolles lumineuses, mollusques translucides ou appendices aériens.
Une surprenante faune imaginaire y croise une flore inattendue.
Montés sur des rollers, les danseurs et les danseuses semblent se déplacer sans effort, flottant dans leurs chrysalides de tissus, comme animés par les mouvements de l'air.
Leur déplacement échappe à la pesanteur, tels des libellules ou des papillons.
Au milieu d'eux, se tient l'homme étonné, effrayé ou joyeux, qui les observe, et entre dans la danse.
Le spectacle de Jérôme Thomas nous plonge dans un univers de correspondances organiques, avec une grande économie de moyens.
La même robe peut évoquer dans son déploiement, une fleur qui virevolte, et un instant après, un insecte contorsionniste.
Comme les enfants qui jouent à s'imaginer des monstres et des fées à partir d'un petit rien, les robes trousseaux de Jérôme Thomas, nous entraînent dans d'incessantes métamorphoses.
Les créatures hybrides qui s'en échappent, nous ramènent dans un monde onirique et facétieux, proche des contes de notre enfance.
spectacle vu à Draguignan, critique de Dolart