- Une arme du capital...
Chômage, crise des banlieue, délinquance, islamisation de la France, démographie galopante... L'immigration en France n'a guère cessé d'alimenter la chronique politique et surtout les peurs des Français depuis le tournant des années 80. La " solution " serait donc vite trouvée : l'arrêt de toute immigration. A l'inverse des gens d'opinions opposées (patronat, extrême gauche) réclament la régularisation de tous les sans-papiers. Entre ces deux extrêmes aussi irréalistes l'un que l'autre y a-t-il une solution ?
Dans toute légende il y a une part de vérité : en période de chômage toute immigration supplémentaire tend à le faire grimper, la concentration de populations fragiles dans des zones de relégation urbaine alimente automatiquement la délinquance de survie, sans immigrés musulmans pas d'islamisme, quant à la natalité des nouveaux venus elle est notoirement plus élevée que les " français de souche ".
Plus grave encore le patronat (comme celui du bâtiment ou des services) raffole d'une main d'œuvre immigrée qui baisse la moyenne des salaires les moins qualifiés en attendant de tasser les salaires des salariés plus qualifiés, c'est le but de " l'immigration choisie " par et pour les possédants, tactique encouragée très ouvertement par l'Union Européenne.
Voilà pour le procès de l'immigration et des immigrés qui, plus touchés par la pauvreté, plombent les comptes des organismes de protection sociale.
Soutenue par un patronat sans scrupules et par la gauche des beaux quartiers le combat des sans-papiers est exemplaire de cette connivence qui laisse de côté la majeure partie des classes populaires.
- ... réversible ?
La solution des problèmes évoqués seraient donc dans l'arrêt immédiat et plus encore le retour au pays de ces centaines de milliers de supposés gêneurs... C'est là que l'analyse politique et historique doit s'affiner sous peine de verser dans la plus plate démagogie voir le racisme le plus classique.
Rappelons tout d'abord que l'immigration en France est une vieille histoire qui s'est toujours très bien terminée : les Bretons et autres Auvergnats qui on débarqués à Paris au XIX°s n'ont nullement ruiné la capitale, pas plus que les Irlandais n'ont ruiné les USA. Ils furent pourtant longtemps mal vus car marqués par un archaïsme social déroutant.
"Rappelons tout d'abord que l'immigration en France est une vieille histoire qui s'est toujours très bien terminée "
Les Européens de l'est et du sud qui sont arrivés en masse plus tard ont été mal accueillis avant de devenir des citoyens comme les autres. Les cadres des partis révolutionnaires furent même très nombreux à être issus de ces milieux prolo-immigrés comme les résistants de l' " affiche rouge ".
Autres exemples : les Arméniens (années 1920), Juifs d'Europe de l'est (années 1930) et asiatiques urbains (années 70) ont débarqués à Marseille et ailleurs et sont devenus, moins d'une génération plus tard des Français ni pires ni meilleurs que les Beaucerons ou les Solognots...
Sur la durée les vagues d'immigration en France n'ont jamais handicapé la nation, bien au contraire : en assurant depuis la 1789 et Bonaparte une stricte égalité des droits, la France s'est nourrie de ces apports. Cela a permis de palier le déclin démographique des années 30 où, à cause de la crise, une xénophobie délirante s'était pourtant développé avant de s'éteindre dans les années 50-60 quand le pays a retrouvé la croissance. Rappelons que des agences étatiques allaient même chercher dans les colonies ou même en Turquie une main d'œuvre plus que nécessaire à l'économie.
Soyons honnête tout aurait pu bien se passer si le capitalisme des années 70-80 n'avait pas privilégié d'un seul coup la spéculation financière à la production industrielle. Brutalement les travailleurs les moins qualifiés (de toutes origines) se sont retrouvés sans emploi, montés les uns contre les autres par des discours de type lepéniste.
Parallèlement à cela le tiers-monde récemment indépendant ne s'est guère développé et d'autres immigrés sont venus, exacerbant localement les crises sociale et urbaine, les nouveaux venus étant généralement des " familles " encore moins qualifiées que les premiers arrivés.
On peut imaginer qu'une nouvelle phase de croissance économique durable vide les banlieues de ses problèmes sociaux.
Acculés à une pauvreté structurelle, issus de couches paysannes complètement décalées par rapport à la civilisation urbaine certains immigrés ou leurs enfants sont devenus prisonniers des ghettos avec la violence, les trafics et la provocation (islamisme, rap...) pour seules perspectives. Le problème n'est donc nullement l'immigration en soit mais l'économie qui ne fonctionne que pour une minorité de privilégiés. Une poignée de nantis qui refuse que l'Etat les taxe pour redistribuer les richesses et qui a comploté pour désindustrialiser la France.
Le sentiment anti-immigrés si répandu dans la population sert donc doublement les puissants : elle divise les classes populaires et elle alimente la critique de l'Etat providence. C'est le revers de l'immigration qui sert les mêmes puissants en généralisant le chômage et la baisse des salaires.
Pourtant de façon générale les immigrés s'intègrent.
Seule solution à long terme, discrètement, sans occuper les media ou la page des faits divers les mariages mixtes se généralisent et marchent ni plus ni moins mal que les mariages " non mixtes ". Une " beurgoisie " vit avec les mêmes codes que le reste des classes moyennes. Les pires quartiers ont aussi leurs diplômés, leurs entrepreneurs qui quittent sur la pointe des pieds ces " zones ", renforçant au passage la ghettoïsation.
Même l'islam, si exotique et archaïque au pays de la laïcité, est sur une pente déclinante si on s'en tient aux chiffres globaux et non aux fantasmes alimentés tant par les Barbus que par les islamophobes.
Même commentaire pour la polygamie ou l'excision, symboles absolus de l'arriération de certains immigrés, ces pratiques n'en demeurent pas moins marginales et en net recul.
Quant à la démographie des immigrés paraît-il si problématique, elle se tasse aussi vite sinon plus vite encore que dans les pays d'origine. Rappelons que les pays du Maghreb ont quasiment atteint une natalité identique à celle de la France. On peut même rappeler que la France vieillit vite, mais moins vite que ses voisins grâce à ses immigrés. Le Japon, qui a toujours très peu ouvert ses frontières, voit sa population baisser.
- Que faire ?
Mais si la réalité est moins déprimante que ne le laisse penser les faits divers il reste évident que certains immigrés jouent au jeu dangereux du communautarisme : les " indigènes de la république " en passant par les multiples mosquées dures veulent culpabiliser la France et surtout éviter toute mixité, toute intégration. Coincés entre une économie libérale impitoyable et la loi du ghetto certains " Français d'origine étrangère ", souvent sans diplôme et sans perspectives immédiates stagnent et sombrent bientôt dans un quotidien médiocre et précaire où l'islam et l'endogamie conjugale les condamnent à être avant tout des " ratés " de la société post industrielle. Le communautarisme est bien souvent un réflexe de losers, de gens incapables de s'intégrer et qui, par dépit, restent entre eux.
Là aussi le problème n'est pas dans le fait d'être né à l'étranger, mais bien dans le comportement social en France : les lourds handicaps sociaux de certaines populations anciennement itinérantes (" Gens du voyage " per exemple) installées en France depuis des siècles ont leur source dans leur tribalisme et leur clanisme. Il en va parfois de même en banlieues, mais est-ce un problème lié à l'immigration ?
"le problème n'est pas dans le fait d'être né à l'étranger, mais bien dans le comportement social en France "
Hier comme demain l'immigration n'est pas plus un " problème " qu'une " solution ". L'économie est implacable pour qui oublie ses lois comme celle de l'offre et de la demande.
Demander l'arrêt de l'immigration serait démagogique dans la mesure où les frontières sont ouvertes et où immigration et émigration ont toujours été une constante dans l'histoire de France (rappelons que plus d'un million de Français vivent en dehors des frontières), mais il serait funeste et surtout ultra-libéral d'encourager une immigration économique dont le seul résultat sera de généraliser les bas salaires pour les plus grands profits des négriers et la faillite des pays en développement.
De plus, une vraie politique d'intégration doit être imposée : apprentissage du français, expulsion des délinquants étrangers, démantèlement des ghettos urbains, vraies incitation au retour, lutte contre les discriminations, etc. Si l'Etat peut exiger des néo-français d'être exemplaires il doit être inflexible en faisant respecter les principes républicains tant envers les nouveaux venus qu'envers les puissances d'argent plus apatrides que jamais.
Venez en débattre sur : http://quefaire.aceboard.fr/index.php?login=329851