- Accueil
- Economie et société
- Montpellier Antigone
Montpellier Antigone
les restaurants se mondialisent en mélangeant tous les mets sans autre but que nourrir l'urbain
Il en va de Montpellier comme des autres métropoles régionales : autour d’un vieux centre dévolu aux loisirs « jeunes » se sont étendues des zones modernes. Par exemple, à l’est, le quartier « Antigone » date des années 80-90 et se veut le pendant de la promenade XVIII°s de Peyrou : les bâtiments sont y grands, néoclassiques et les prix y sont chers autour de la piscine olympique ou de la médiathèque Emile Zola.
le tram y est pratique mais cher et surtout en perpétuels travaux
Au delà encore se trouvent des zones de loisirs en carton-pâte avec par exemple Planet Ocean qui cumule les fonctions d’aquarium et de planétarium. Distrayant.
Comme à Nantes, Bordeaux ou Lyon le tram y est pratique mais cher et surtout en perpétuels travaux : on y croise tout le cosmopolitisme possible : tous les âges, toutes les couleurs, tous les revenus… L’adolescente sexuellement active ignore superbement le clochard bruyant, la fille voilée fantasme sur le Noir sonore, la quadra divorcée regarde tinder, etc. On ose même les chaussettes claquettes exhibées ailleurs par des vedettes aux revenus obscènes ! Chacun affiche pourtant une mine résignée, lasse ou indifférente. Celui qui a disparu c’est plutôt l’ouvrier d’après guerre, aujourd’hui retraité, chômeur ou mort. Cela explique sans doute le succès de la « gauche » branchée aux municipales de 2020 où un jeune ex prof d’histoire-géo est devenu maire faisant oublier le populaire et tonitruant G. Frêche qui amorça pourtant l’essor métropolitain de la ville… L’histoire sait être ironique car G. Frêche fut dans sa jeunesse un militant maoïste, or, rappelons que les Maoïstes se distinguèrent en Asie en vidant les villes ! Lui a plutôt, à son corps défendant, vidé la classe ouvrière. Chacun fait selon ses moyens. Comme à San Francisco la ségrégation socio-spatiale s’applique : les « arabes » sont dans leur quartier, le déshérité Paillade, ailleurs les autres, les inclus de la mondialisation qui arpentent les chemins qui mènent aux grands magasins en évitant le musée Frabre et la cathédrale plus vraiment à la mode... Ici comme ailleurs le même logiciel métropolitain s’applique sans bug : les restaurants se mondialisent en mélangeant tous les mets sans autre but que gaver le bobo affamé, les chaînes y pullulent pour mieux maximiser les profits, les petites mains étrangères peinent un peu partout… Quant à tinder, il déborde de quarantenaires esseulées dans la grande ville trop chère pour un seul salaire.
Reste que tout semble calme en attendant une nouvelle poussée de fièvre jaune.
Date de dernière mise à jour : 01/11/2022