D’où vient cet ensauvagement qui arrive dans les écrans ?
La terreur c’est vous qui la vivez, c’est nous qui en vivons ! Cela pourrait être le mantra de tous ceux qui ont un intérêt à alimenter la panique médiatique qui suit tout acte terroriste. Marchands d’armes, médias, commentateurs et autres politiciens en mal de publicité sont comme les mouches brillantes qui voltigent au dessus d’un cadavre. Ceci étant dit faut-il chercher dans la cosmophère médiatique omniprésente (télés, téléphones, réseaux sociaux, notifs…) la cause des massacres filmés ? Le spectacle médiatique permanent en est-il la cause ou la conséquence ? D’où vient cet ensauvagement qui arrive dans les écrans ?
Rappelons-le les organisations politiques massivement criminelles du siècle dernier (génocidaires ottomans, Staliniens, Nazis, Gardes rouges maoïstes, Khmers rouges…) cherchaient plutôt à cacher leurs innombrables crimes. Faut-il rappeler les faux camps de concentration vivables à destination de la Croix Rouge ? Et quid du négationisme officiel du génocide de 1915 en Turquie ?
les organisations terroristes du XXI°s ont pallié leur faiblesse
politique en faisant de la surenchère médiatique
Bien moins puissantes les organisations terroristes du XXI°s ont semble-t-il pallié leur faiblesse politique en faisant de la surenchère médiatique : le cas archétypal est celui de Daesh qui a fusionné horreurs terroristes et propagande hollywoodienne. Daesh (ou "Etat Islamique") dérive des Frères Musulmans. Fondés en 1928 les Frères Musulmans ont souvent cherché à se présenter comme une force politique presque normale (y compris en France). Or Daesh n’a jamais été qu’une faction armée parmi d’autres et son succès a précisément reposé sur l’écho international donné à ses ignominies filmées en HD. Là où jadis les brutes se cachaient au fond d’un trou comme Ben Laden les soldats du califat violaient toutes les lois humaines passées et présentes, laïques et islamiques pour… passer à la télé ! Car terroriser c’est avant tout exister. Qu’en est-il sorti ? Une révulsion totale et surtout la certitude pour le monde entier que seul l’anéantissement des égarés était la solution. C’est ce qui fut fait. Les adversaires les plus anciens pactisèrent (USA et Iran par exemple) pour flinguer définitivement les monstres. Mais il y eu un avant et un après Daesh. Désormais chaque sadique warohlien, chaque bande armée voulant exister, peut se revendiquer du Démon pour agiter les médias et donc exister en « vrai ». Il en va des images comme de l’argent, en avoir c’est littéralement « essentiel » : agir et communiquer sans passer le mur de l’indifférence revient à découvrir l’Amérique sans en revenir.
« des guerres sans hérauts »
L’opération militaro-criminelle du Hamas du 7 octobre 2023 marque-t-elle un tournant de l’organisation ? Violent, intolérant et tyrannique dans une région qui l’est tout autant le Hamas a toujours été terroriste mais a-t-il pris le virage de Daesh son frère ennemi ? Le nombre de victimes civiles innocentes semble le prouver, or, des observateurs et même un communiqué du Hamas relayé par des médias israéliens (lien) peuvent préciser ce constat. Organisé comme une armée, se réclamant du droit de la guerre islamique, visant sciemment des cibles militaires on ne peut nier que la guerre actuelle a pris un tour terroriste évident. Même si des otages sont plus utiles que des cadavres il demeure évident que le Hamas est aussi responsable des tueries que Netanyahou est responsable de l’essor du même Hamas. Il fut toujours pour le colonialisme israélien un ennemi très utile. Avec une telle organisation les Palestiniens seraient toujours suspects.
les islamistes sont toujours, pour le colonialisme israélien,
un ennemi providentiel
Peut-être débordée par son succès inattendu l’organisation n’a pas voulu ou pas su empêcher n’importe qui de pénétrer en Israël et de se comporter en sauvages sans projet politique.
Historiquement les exemples de massacres de minorités privilégiées détestées sont fréquents : au Maroc comme en Algérie, sous la colonisation, des foules rurales arriérées ont plusieurs fois débarqué dans des villages européens pour massacrer, brûler et profaner absolument tout le monde. Même modus operandi dans l’Algérie des années 90 où des bandes armées massacraient des villages entiers sans pour autant s’en vanter. Dans le même registre la France des guerres de religion était un territoire habitué aux horreurs les plus inimaginables dont la Saint Barthélémy ne fut qu’un exemple parmi d’autres. Quant aux guerres entre Grecs antiques on appelait celles qui dégénéraient « des guerres sans hérauts ». Mais jamais les horreurs passées ne furent médiatisées par leurs auteurs : Louis XIV se revendiquait « roi de guerre » mais jamais roi des « crimes de guerre », officiellement on tançait même les officiers coupables de ne pas tenir leurs hommes.
certains colons israéliens sont aussi des criminels
Le problème de l’ensauvagement est qu’il est contagieux : les colons israéliens ou certains d’entre eux sont aussi des habitués du crime : dans le meilleur des cas ils crachent sur le passage des Chrétiens (de toutes origines) en arguant que c’est une coutume ashkénaze (dixit un distingué ministre de Netanyahou) mais il arrive qu’ils mitraillent ou brûlent des Arabes comme l’OAS jadis quand ils ne visent par des « traîtres » comme I. Rabbin en 1995… L’ensauvagement suspend la civilisation : quand on massacre un autre humain on ne parle pas, on ne milite pas, on est pire encore qu’un animal qui tue généralement pour survivre. En détruisant l’autre on se détruit soi-même car sans règle on ne survit pas longtemps à ses victimes ou alors pour errer dans un enfer psychiatrique. Les sicaires des cartels mexicains n'ont pas le temps de mourrir du diabète... Dès lors être anti-terroriste n’est-ce pas déjà commencer par éviter l'hypnotique rafut médiatique ?