- Accueil
- Editoriaux
- Après le NON grec
Après le NON grec
Editorial de juillet 2015
Enfin du neuf en Europe ?
Tsipras n'est pas un révolutionnaire et son équipe non plus. Sitôt la victoire du NON annoncée Athènes s'est empressée de réaffirmer sa volonté de rester dans l'euro. Néanmoins la victoire du NON aux propositions "du 25 juin" des créanciers fait basculer l'Europe des traités vers une situation inédite.
En effet comment céder à la Grèce (c'est à dire desserrer l'étau de l'austérité) sans accepter aussi une révision de la même politique en Espagne et au Portugal, deux autres pays violemment touchés par l'ajustement structurel ?
le projet de l'euro vient de se briser sur la réalité populaire
A dire vrai le projet de l'euro vient, une fois de plus, de se briser sur la réalité populaire. Après la politique "européenne" de discipline budgétaire (les 3 % de Maastricth en 1992) qui a généralisé le chômage, voilà que deux Europe se font face : les pays "disciplinés" qui bénéficient de l'euro (Allemagne, Autriche, Europe du Nord...) et les pays moins "modernisés" qui se sont enfoncés dans l'endettement avant de plonger dans l'austérité la plus dure. Là-bas l'euro fort empêche toute politique de relance et les investissements. Si la Grèce est le cas le plus évident, la France souffre aussi de la monnaie unique...
L'euro a été voulu par les multinationales
L'euro a été voulu par les multinationales européennes les plus intégrées à la mondialisation. Les peuples furent toujours indifférents ou hostiles, réalisant que les trusts cherchaient des marchés et non leur bonheur. Quasiment toutes les consultations populaires concernant l'Europe ont aboutit à des NON comme en France et en Hollande en 2005. Rappelons que l'UMPS a imposé le même texte par voie parlementaire (le traité de Lisbonne) puis le "pacte de stabilité"... Il suffit d'avoir des yeux pour réaliser que les institutions européennes fourmillent de lobbistes aux ordres des amis de l'Humanité comme Monsanto...
et Goldman Sachs travaille toujours en Europe...
Le NON grec de 2015 prolonge le refus des peuples d'être des moutons abandonnant leur souveraineté à une Europe capitaliste et autoritaire. Rappelons que la même Europe n'a jamais haussé le ton vis-à-vis des élites grecques qui trafiquaient leurs comptes avec l'aide de Goldman Sachs pour rentrer dans l'euro... A ce jour aucune condamnation n'a été prononcée et Goldman Sachs travaille toujours en Europe où l'un de ses ex dirigeants, Mario Draghi, gère la BCE... Un hasard sans doute.
Berlin ayant jeté le masque et se comportant comme une bande de retraités égoïstes, il n'y a plus rien à faire dans l'euro ! La France a tout intérêt à en sortir pour redevenir un pays vraiment indépendant. En sortant de la zone euro le "franc XXI" redeviendrait une monnaie nationale gérée dans l'intérêt de la nation, la banque de France pourrait financer à 0 % des investissements notamment dans la transition énergétique.
il est urgent de se débarasser du capitalisme financier
Le XXI°s souffrira sans doute de défis énergétiques et démographiques inédits, mais en attendant il est urgent de se débarasser du capitalisme financier qui ruine les peuples et généralise le cancer de la spéculation.
Le NON grec ouvre donc une porte non vers l'inconnu comme le disent les eurocrates mais vers la fin de la tyrannie de l'euro, monnaie contrôlée ni par les peuples ni par les élus...
Date de dernière mise à jour : 02/07/2021