Branlons tout

Septembre 2025« La prudence en politique ne consiste pas toujours

à chercher la solution la moins coûteuse,

mais à investir dans ce qui est durable et de qualité. »

F. Rochon

Pour une fois, la rentrée a été chaude ! Tout était prévu, sauf son échec pâtant... Même pas de quoi agiter un sinistre de l'intérieur ! Aucun signe de baisse de l'utilisation des cartes bancaires ! Le mouvement « Bloquons tout » du 10 septembre n'a fait que trois petits tours devant les caméras et est rentré chez lui sur la pointe des pieds. Au panier !

Il faut savoir que c'est tout à fait habituel qu'au mois de septembre ou octobre des gens pronostiquent, préparent un « mouvement social » en affirmant que Macron est menacé, qu'on « on en a gros », etc. Et à chaque fois, qu'est-ce qu'il se passe ? Strictement rien. Pour quelles raisons ? Parce qu'on est dans l'univers du battage médiatique. Après la série, tout le monde s'endort, non ? C'est le cas depuis 2022 où Macron a gagné sans gagner les dernières élections. C'est depuis une espèce de barouf et de prime permanente à la démagogie pour ceux qui veulent exploiter la colère des gens. Alors évidemment, aux premières loges on a LFI, une sorte de secte qui ne sait que virer les gens qui ne sont pas d'accord avec la ligne du gourou et qui fait du buzz avec des histoires, petites, grandes, fausses, exagérées, qui pourraient embêter le gouvernement, ils sont en boucle là-dessus ! Ils récupèrent, agglomèrent tout ce qui peut déranger le consensus bourgeois, y compris dans les franges les plus problématiques de la société. Pour une poignée de voix supplémentaires ils exploitent un islamo-wokisme parfaitement anti-républicain et surtout minoritaire. Est-ce que ça constitue une alternative ? Est-ce que ça faire avancer les vraies questions ? Est-ce que ça pose ne serait-ce que les vrais problèmes ? Bien sûr que non, puisque nous avons un fan-club qui est exclusivement dévolu à un couple d'ambitieux servis par une armée de gogos naïfs. Pour les vraies questions, on zappera !

En face, de l'autre côté de l'hémicycle, on a exactement le même gang avec une vieille politicienne habituée des tribunaux et des plateaux télé entourée de militants formés uniquement à lire des fiches, parfois repris de justice, qui ne font que transmettre le « programme » de la cheffe : « voter pour moi ». Après, on verra ! Là aussi, c'est de l'agitation, de la branlette internet. Dernière lubie médiatique de cette prépa de prix Noble : contre le wokisme de gauche, le sionisme de droite ! Le RN jouit de soutenir Netayahou. Branlons tout !

Je ne dirai rien du dit « bloc central « et toutes les variantes du macronisme qui ne représentent plus aucun espèce d'intérêt. Comme toutes les rediffusions, ça emmerde !

Simplement, il faut rappeler les tendances de fond. Cette histoire d'endettement, de surendettement, c'est quelque chose qui vient de loin et qui doit se régler. Sinon, on sera condamnés à se japoniser, c'est-à-dire avoir une société de plus en plus âgée, de plus en plus endettée, qui en est à espérer un nombre de touristes supérieur à l'année d'avant pour ne pas sombrer. On est dans une situation de lent déclin. Il n'y aura pas de catastrophe financière comme en Grèce mais une lente dégringolade comme au Japon, puisque la société française est entrée dans un processus de vieillissement accéléré du fait de la dénatalité -comme partout en Europe- et surtout des difficultés de recruter une immigration qualifiée de qualité. Aujourd'hui, les ingénieurs indiens ou maghrébins ou africains ou chinois de qualité, réfléchissent à deux fois avant de s'installer en France pour toutes les raisons que nous connaissons. Cela entraîne, directement ou indirectement, une perte de compétitivité qui fait que depuis 40 ans, on n'a pas un budget équilibré, et depuis 20 ans une baisse de la compétitivité qui fait passer l'Italie et l'Espagne pour des modèles. Ce sont les emplois non qualifiés dans les services ou le tourisme qui raflent la mise. Mais pour les emplois qui développeront les technologies importantes pour demain, eh bien, ces gens-là, soit ne sont pas là, soit n'ont pas été formés, soit ne sont pas nés, soit ils sont déjà partis à l'étranger ! Et comme personne n'a l'air de vraiment le comprendre cela développe les paniques morales, l'agitation ministérielle et les fantasmes d'ordre : ordre dans la rue, ordre dans les finances, ordre ancien.

Bien sûr ce n'est pas possible de réduire le déficit rapidement à moins de diviser par deux le niveau de vie français. Même topo sur l'ordre, on ne peut pas contrôler la rue à moins de militariser la police ce qui donnerait des scènes aussi ridicules que dangereuses comme la chasse aux immigrés sous Trump. Efficacité économique garantie ! Ça toujours de la bonne télé !

Donc, on en est réduit à des bricolages, Barnier bricolait, Bayrou bricolait, Lecornu bricolera ! Voilà où on en est réduit, c'est-à-dire au point, juste au-dessus du point de flottaison de la démocratie... A quand une vague anti-politique à la Milei ? Mais là aussi les faits sont têtus, l’hurluberlu perd déjà des élections dans la Pampa et Bolsonaro qui voyait dans la prison une solution va y goûter...