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éditoriaux que faire
Le libre-échange, c'est la disette, la guerre et la pauvreté Avril 2008 Nous ne sommes plus gouvernés par des élus mais uniquement par les forces froides du Marché : Aux États-Unis les institutions gouvernementales ne savent que faire pour gérer la crise bancaire née de la généralisation de crédits " pourris " impossibles à rembourser et surtout impossible à réglementer. Dans les pays pauvres la spéculation sur les denrées alimentaires des multinationales créent des émeutes de faim inédites depuis des décennies. En France l’euro fort et les taux d’intérêts élevés de la BCE ralentissent considérablement la croissance et endettent les ménages les plus fragiles qui subissent une baisse continue de leur pouvoir d’achat. Réalisant qu’aucun élu n’est à même de résoudre quelque problème que se soit les électeurs des démocraties ne votent plus ou alors leur noyau le plus cynique plébiscite ceux qui proposent de réduire les impôts donc d’enrichir un peu plus ceux qui en paient, c’est à dire les moins vulnérables à l’air du temps. Cela explique les succès passagers de Sarkozy et autre Berlusconi, vu qu’en face la " gauche " ne propose absolument rien de différent sinon une gestion plus " morale " : c’est sans doute ça qui parle aussi à la nouvelle bourgeoisie des centres-villes, hypocritement plus sensible à la cause du Tibet qu’à l’occupation de l’Irak et de la Palestine. Reste que la déréglementation du Marché, comme un abandon des règles du jeu au foot, provoque ipso facto déséquilibres, violences et inégalités : cela explique la violence des guerres américaines qui ne sont, là aussi, qu’une commandes des capitalistes nords-américains en lutte avec leurs rivaux russes, chinois et iraniens pour les ressources spéculatives comme le pétrole… Pour ne pas s’attirer davantage d’ennuis les fragiles gouvernements européens se rallient au panache sanglant de Bush et de son successeur : en acceptant de vendre des avions EADS " européens " au Pentagone, Sarkozy et ses semblables ne pouvaient que " faire un effort " en envoyant de nouvelles troupes en Afghanistan pour chasser non pas la misère et le trafic de drogue, mais bien les adversaires du moment de l’imperium US. En envoyant ses électeurs au casse-pipe ou en les privant de médicaments, Sarkozy se prépare de belles défaites électorales. Il restera de toute façon un domestique doré des trusts. Nous autres personnes réelles, travailleurs, jeunes et citoyens ordinaires n’avons rien à attendre de ces gouvernements aussi fragiles qu’hypocrites. Pas plus (mais pas moins) que leur prétendue " opposition ", ne choisissent d’agir sur l’économie. Tous favorables aux traités européens qui imposent le libre-échange et ses conséquences, ils ont cessé d’être crédibles et, d’ailleurs, ne souhaitent que " plus d’Europe " ou " plus de libre-échange ". Dès lors que faire ? Il nous reste à profiter du monde " ouvert " pour l’analyser et ne pas tomber dans les pièges médiatiques tout en étant attentif aux résistances à ce marché totalitaire. Le soleil noir de l’impuissance
Septembre 2007
Passé l’émotion des élections présidentielles, il est temps d’analyser froidement ce qu’est le " sarkozisme ". Les 100 premiers jours de règne du tonitruant Nicolas donnent, à mon sens, le ton du quinquennat. Au delà des effets d’annonce, des bruits de fond médiatiques et des jérémiades de la prétendue opposition, il est plus que nécessaire de comprendre ce qu’est N. Sarkozy, ce qu’il fera et surtout ce qu’il ne fera pas. Au delà des mots Sarkozy c’est avant tout une machine à bavarder. Il a toujours fait ça depuis qu’il est entré en politique : son caractère le porte à utiliser un ton péremptoire et à mal cacher sa nervosité, conséquence d’un esprit complexé et peu cultivé, mais ce constat était surtout valable pour le candidat : très efficace dans la conquête des classes moyennes apeurées et dans l’hypnose des personnes âgées terrifiées par l’insécurité. Avec l’aide d’une candidate socialiste sans projet ni vision, il était relativement facile de gagner avec le soutien massif des grands patrons et des petits artisans, captés par une posture poujado-autoritaire. Mais tout cela, ce n’était rien que des mots, des phrases, des slogans, une gymnastique médiatique en réaction aux événement de l’actualité. Qu’en est-il une fois arrivé au sommet du pouvoir ? Nul aujourd’hui n’ose comparer N. Sarkozy à J. Chirac, les deux hommes se haïssent trop et sont encore trop décalés pour être comparés, mais avec un peu de recul les débuts en fanfare de Sarkozy ressemblent à s’y méprendre à ceux de Chirac en 95. Même dans la conquête du pouvoir les parallèles ne manquent pas : confiscation du parti présidentiel, élimination des concurrents internes, discours populiste et confus, soutien des milieux patronaux… N. Sarkozy n’est que le nouveau PDG du capitalisme français, un gars bien payé et sans subtilité qui est là pour gérer la boutique dans le seul intérêt des actionnaires. Il hérite d’une France qui a placé de trop grands espoirs en lui : avec une forte participation et un score honorable, Sarkozy est le nouveau Napoléon III, un faux " homme nouveau " chargé de concilier l’inconciliable, de gérer l’ingérable et d’étouffer les problèmes sociaux. Le mur de l’impuissance Très justement inspiré par des transfuges de la galaxie républicaine (H. Gaino, M. Gallo) le candidat Sarkozy s’est taillé un costume de souverainiste accusant la Banque Centrale Européenne de plomber l’économie, l’école d’être incapable d’éduquer les jeunes et la justice de ne pas punir les délinquants, etc… Sans parti à même de parler un autre langage à Monsieur Tout-le-Monde, les gens se sont laissés bercés par ce discours en apparence sensé et autoritaire, c’était oublier naïvement que Sarkozy ministre n’a jamais fait autre chose qu’encourager l’État à être incapable : partisan des traités européens qui ligotent la France, il ne peut aujourd’hui faire autre chose que blablater face à une croissance française écrasée par la gestion de l’euro et les taux d’intérêt trop élevés. Son ralliement à l’adhésion de la Turquie à l’Europe (sur injonction américaine) est bien la preuve qu’il n’a aucune parole. Habile bénéficiaire des émeutes de 2005, il ne sait que faire aujourd’hui face à la multiplication des violences urbaines que sa politique au ministère de l’intérieur n’a nullement limitée. Militant pour la réduction des déficits il a aussi baissé les impôts (de ses amis millionnaires), dès lors comment concilier les deux objectifs ? Pour réduire les déficits faut-il appauvrir une éducation nationale déjà mal en point ? Réduire les allocations familiales nécessaires à la natalité ? Embaucher moins de policiers ? Réduire la protection sociale en mécontentant les millions de vieux qui ont aussi peur de Ben Laden que d’Alzheimer ? Coincé entre une société vieillissante en quête de sécurité sociale et légale et des traités européens qu’il encourage, Sarkozy ne fait, comme Chirac, que se perdre dans la soumission aveugle aux grandes puissances capitalistes, tout en aggravant son cas en s’affichant avec Bush. Sans doute espère-t-il que des attentats ou une guerre contre l’Iran repoussent l’heure des comptes… Concrètement Très concrètement il va cumuler les " réformettes " sans grand intérêt, c’est à dire souvent aligner par le bas quelques acquis sociaux (régimes dits " spéciaux ") en appauvrissant encore un peu plus les classes moyennes tout en laissant une minorité d’oligarque capter les richesses. Autrement dit s’en prendre aux petits avantages pour encourager les gros privilèges. Pour le reste, les petites économies trouvées ici et là n’arriveront pas à réduire les déficits qui trouvent leur cause non dans la mauvaise gestion étatique de l’économie, mais bien dans le chômage, la fraude fiscale, les taux d’intérêt trop élevés et surtout la faiblesses de la croissance. Payé pour ça et entouré de conseillers subventionnés et lèche-botte, il tentera de généraliser la précarité et les faibles salaires pour rendre l’économie française plus " compétitive ", mais ce nouvel appauvrissement des gens ne réussira pas à compenser les taux d’intérêt trop élevés ou l’euro surévalué, les exportations françaises resteront à la traîne tandis que les revenus se tasseront irrémédiablement. Son idée de liquider les " rentes de situations " (pharmaciens et taxis par exemple) retournera contre lui les clientèles courantes de la droite. À part le surendettement quelle issue pour les travailleurs ? Le suicide ? Avec une croissance bridée par l’Europe et les crises boursières américaines, Sarkozy imitera Mitterrand et Chirac en combinant tous les jours des petits complots minables pour piéger les opposants du moment. Le pro-américanisme et la médiocrité de Royal ont déjà rallié à lui Kouchner et Besson. Leur sionisme commun a fait de Strauss-Kahn un nouvel agent des américains au FMI… Et après ? Tout cela peut durer, vu la dépolitisation de la société, mais jusqu’à quand ? - - - La France d’après sera comme celle d’avant : forte avec les faibles et faible avec les forts. Moitié Berlusconi, moitié Blair, Sarkozy n’apportera et ne résoudra rien, tout au plus aggravera-t-il son cas en participant à une guerre contre l’Iran, sans doute en la perdant. Les seules très faibles marges de manœuvres dont il dispose, il n’en fait rien : c’est le cas de la " TVA sociale ", bonne idée et bel outil si l’État garantit son application, mais croire que Sarkozy peut utiliser l’État à quelque chose de social, c’est penser qu’un cleptomane peut devenir un exemplaire vigile. À bon entendeur… Terouga 75 % pour les partisans du OUI : Retour à l’anormal ? avril 2007 Sarkozy et Royal ont-ils conjuré la malédiction du 21 avril 2002 ? Certes le score de l’UMPS est honorable, mais guère plus que le cumul des candidats du système en 2002. Pourtant, avec une très forte participation une majorité relative de Français ont fait un chèque en blanc à ceux qui les ont ruiné, aux pires éminences du système coresponsables de la situation déplorable du pays. Pourquoi ? Sordide opposition Il y a plusieurs raisons à un tel cauchemar. Premièrement les candidats dits " alternatifs " furent d’une étonnante médiocrité : quant on voit à quel point LO (sic) et la LCR ont rallié le PS ça donne une idée du côté inefficace de ces partis " révolutionnaires ". L’explosion de la " gauche de la gauche " était déjà annonciateur d’un échec. Le maigre public des Verts et du PCF ont rallié dès le premier tour la gauche officielle. Sans figure de proue, sans programme de rupture les gens ont donc décidé de donner une légitimité et une certaine force aux candidats les plus à même de l’emporter. Ils ont donné les clefs de la maison en feu aux deux pompiers les mieux habillés... C’était oublier un peu vite les tendances pyromanes des dits pompiers… L’inexistence de l’opposition a donc favorisé le consensus, c’est un peu la source du score de Bayrou qui ne veut nullement changer quelque chose, mais simplement associer les deux faux ennemis du second tour, une " grande coalition " à l’allemande plus libérale et anti-sociale que jamais. Là aussi on est davantage dans le problème que dans la solution. Vers l’américanisation ? Plus grave ce premier tour traduit une américanisation supplémentaire de la France : media, fric, discours creux, idées américaines… Jamais deux finalistes de la présidentielles n’ont été de si pitoyables clones de Bush et Kerry. Le vieillissement de la France a même poussé un tiers des électeurs du FN a rallier Sarkozy. Là aussi, ça sent la Floride… Pour les millions de Français appauvris, pour les millions de compatriotes endettés, précaires et fragiles ce 22 avril 2007 ressemble à un cauchemar sans issue car au bout de la route il y a : le libéralisme, le retour de la constitution européenne et l’alignement sur la politique des Etats-Unis. A force de traiter les Français comme des Américains voilà le résultat avec, au bout de la route, la violence car, malheureusement, il ne faudra pas s’étonner si les citoyens en souffrance vont passer aux actes devant les moeurs louis-quatorziennes du vainqueur. Entre la peste et le choléra Entre la peste et le choléra on ne choisit pas. On en guérit ou on en crève. C’est malheureusement la seule alternative de la France, pays de la révolution et de l’appel du 18 juin. Le pays n’est pas encore une province européenne, la république n’a pas encore renoncé à ses principes. Il reste un espace politique pour réunir les patriotes résolus à défendre notre pays, son mode de vie et ses acquis sociaux. Sarkozy ou Royal seront comme Chirac en 95 : obligés de répondre à la détresse de la population ou contraint de sombrer dans les poubelles de l’Histoire. Saint Forgeard, priez pour eux. 2007 : danses du ventre sur un volcan Éditorial du 29/10/2006 Pour ce 31 octobre 2006, les citrouilles tiennent le haut des sondages. Un ministre de l’intérieur déguisé en Rambo des cités et une niaise arriviste socialiste rivalisent de gadgets télévisuels pour, s’imaginent-ils, s’assurer les bonnes grâces de l’électorat en avril prochain. Gageons que, passé Halloween, ces divas d’un jour rejoindront aux poubelles de la petite histoire les précédents " élus " des sondages d’automne (Chaban en 1974, Giscard en 1981, Barre en 1988, Balladur en 1995, Jospin en 2002). Peu importe au demeurant, le seul but de ce frou-frou médiatique étant de mettre en condition l’électorat qui, lassé des vedettes américaines, devrait ne s’enticher que mieux des hérauts définitifs de l’oligarchie aux affaires. Sur le strict plan électoral, les perspectives semblent en effet confortables pour notre caste politicienne. Le puissant mouvement populaire de mai 2005 qui a produit le NON à la constitution ultralibérale semble épuisé, faute de perspectives. Les politiciens qui l’avaient accompagnés, faute de le " diriger ", sont revenus à leurs petites manœuvres coutumières sitôt le peuple rendormi. Le Pen et De Villiers rejouent la petite musique de l’insécurité et du communautarisme gaulois, les gauchistes et demi-gauchistes s’épuisent en candidatures multiples et vides de programme, quant au malheureux Fabius il s’évertue à séduire un des bas-côtés les plus réactionnaires de la société française, à savoir le très européiste, régionaliste et communautariste Parti Socialiste ! Bref : la route semble dégagée pour un petit match de routine : quelle équipe de libéraux aura la charge de faire passer dans les cinq ans qui viennent le peuple français sous les fourches caudines de l’ultralibéralisme ? Privatisations en tous genre, démantèlement des services publics (EDF, poste…), destruction de l’école laïque (dont la charge du gouvernement contre les ZEP et de Royal contre la carte scolaire donnent un avant goût), nouvelles attaques contre les retraites et l’assurance maladie, contre la famille et l’unité nationale… Ce sont sans exception tous les compartiments de la vie sociale que le Talon de Fer de l’oligarchie transnationale s’emploie à écraser pour mettre en œuvre l’utopie commune de la droite domestiquée et de la gauche retournée : la société de marché, où chacun ne sera plus qu’un producteur sans droit doublé d’un consommateur d’autant plus avide que désespéré. Et si le peuple une fois de plus dérangeait le bel ordonnancement de la cérémonie électorale ? Sans doute n’avons-nous pas été capable de promouvoir une candidature républicaine unique, qui aurait mobilisé les forces militantes qui avaient convergé pour le NON et, pour partie, au début de la candidature Chevènement de 2002. À défaut d’un tel rassemblement, la candidature de Nicolas Dupont-Aignan mérite d’être soutenue – même si nous ne partageons pas tous ses thèmes et déplorons le maintien de ses liens avec l’UMP. Mais l’essentiel n’est sans doute plus là. Le désespoir et la colère s’exprimeront au mois d’avril – hélas pas dans une perspective politiquement cohérente de reconstruction sociale et nationale, mais vraisemblablement par des votes-sanctions pour des candidats dont la seule vertu sera de ne s’être point compromis dans les politiques calamiteuses des trente dernières années. Plus décisif sans doute, le terrain social frémit de mouvements tectoniques dont nos oligarques n’ont probablement pas idée. Refus du travail jetable – fugacement exprimé dans le mouvement contre le CPE – attachement aux outils de notre solidarité nationale : Sécurité Sociale, École laïque, services publics, et à notre indépendance nationale gangrenée par la bureaucratie européenne et l’alignement pro-américain de la plupart de nos dirigeants. Nul programme porté par un parti organisé ne formule cette volonté populaire en une perspective cohérente ; les réseaux oligarchiques et les petites sectes qui participent au spectacle institutionnel ne représentent pas le pays. Face à un cours des choses qui bafoue ses aspirations les plus profondes, et privé d’une alternative électorale, le peuple reprendra la main là où on ne l’attendait pas. Crise sociale, crise politique, crise culturelle : loin d’en être le terme, avril 2007 n’en sera que la confirmation. Israël a perdu Septembre 2006 Avec sa prétendue "riposte" au Liban Israël a montré une fois de plus son mépris des vies humaines et son refus d'envisager toute paix avec ses voisins. Le Hezbollah vise des militaires israéliens à la frontière (contestée) entre l'Etat juif et le Liban. Bilan de l'opération : 8 soldats tués et deux rescapés capturés. C'est là une opération militaire qui peut permettre de négocier un échange de prisonniers. Or, que fait Tel-Aviv ? Un : aucune discussion (alors que des négociations seront obligatoires). Deux : guerre contre tout le Liban et non sur des objectifs du Hezbollah. Trois : refus dans un premier temps de toute intervention étrangère. Du coup, les victimes civiles libanaises se comptent par centaines, des dégâts par milliards de dollars et les déplacés par dizaines de milliers. Qu’a gagné Israël à ce jeu de massacre ? Le "parti de Dieu" chiite sort de l’épreuve plus fort et plus légitime que jamais. Exactement comme en 96 quand le gouvernement "de gauche" de S. Peres avait copieusement bombardé le Liban avec presque 200 victimes civiles au compteur. Résultat ? Israël a quitté le sud Liban qu'elle occupait en 2000. Bien sûr, on pourrait accuser le Hezbollah de terrorisme avec ses tirs contre le nord d'Israël. Certes les victimes civiles israéliennes sont regrettables, mais autant que les victimes libanaises. Or, comme en Palestine, les Sionistes tuent 10 à 100 fois plus de civils que d’islamistes... Á la vue des occidentaux évacués en urgence du Liban les opinions occidentales (étasunienne comprise) sont de plus en plus déçues et révoltées par l'attitude d'Israël. Alors que les dirigeants arabes les plus suspects ont accepté un partage sur la base de la frontière de 67 et qu'Arafat avait accepté depuis longtemps un Etat archi-dépendant de Tel-Aviv, que font les dirigeants israéliens ? Ils frappent leurs interlocuteurs jusqu'à les affaiblir au maximum avant de faire semblant de discuter. Tout accord signé par Israël a toujours été une capitulation de l'adversaire : les accords avec l'Egypte comme ceux de 93 n'ont été que des renoncements pour les Arabes. Ce fut la même politique vis-à-vis du gouvernement palestinien du Hamas (légitimement élu) frappé alors que le parti islamiste observait une trêve depuis plus d'un an et poussé à la violence par des tueries de civils. Rappelons que des prisonniers palestiniens de toutes obédience avaient proposé un texte reconnaissant, là aussi, Israël dans les limites de 67. Le gouvernement sioniste n'a pas pris la peine d'exploiter cette main tendue. Dans les élites occidentales "amies d'Israël" c'est toujours un mélange de gêne et d'aveuglement. Pour les intellectuels des beaux quartiers qui ont poussé à la guerre contre S. Hussein, S. Milosevic (ou demain contre l'Iran ou la Syrie) il faut des efforts considérables pour ne pas voir dans les agissements d'Israël du terrorisme d’Etat pur et simple. Si les bombes libanaises tuaient 1100 israéliens en un mois que diraient nos journaux ? Pourtant, une vie civile est une vie civile, non ? Du coup, on traite le malheur des libanais comme une catastrophe naturelle... "Versez vos dons à...", "L'aide humanitaire s'organise...". Il faut croire que les crimes de guerre d'Olmert sont aussi irrésistibles que les tsunamis. Fort heureusement, ni les commentateurs pro sionistes, ni l’ONU, ni même la collaboration franco-américaine n’ont résolu le problème. C’est bel et bien la résistance, l’organisation et la ténacité du Hezbollah qui ont mené à la défaite militaire, morale et politique du "centriste" E. Olmert. Ripostes quotidiennes du Hezbollah, réservistes envoyés au casse-pipe, pertes militaires, mauvais renseignements... La force brute d’Israël n’a pas suffit à casser la résistance. Tant qu’un rapport de force équilibré ne tiendra pas en respect Israël (qui tente de contrôler le sud du Liban depuis les années 70...) aucune négociation sérieuse ne sera possible. Pour les Arabes en général et les voisins d’Israël en particulier il convient de ne plus jamais refaire l’erreur d’Arafat qui accepta de signer les funestes accords d’Oslo qui menèrent la Palestine occupée à une ruine plus sinistre encore. Les dirigeants israéliens qui se succèdent à Tel-Aviv sont tous animés par une mentalité coloniale qui confine l’adversaire dans le mépris et le racisme. Mais en France, bien peu d’hommes politiques ont l'honnêteté de qualifier Israël d’Etat colonialiste et impérialiste, pourtant, la comparaison entre Israël et l’Afrique du Sud de l’apartheid tient. Innocents ?
Mai 2006
Quand un gouvernement veut éviter qu’on le mette au pied de ses responsabilités, il a à sa disposition toute une série de combines pour éviter d’être attaqué sur sa politique. Pour éviter de poser la question du chômage et du blocage européen, Jospin et Chirac s’opposèrent en 2002 sur la question de la " sécurité ". On connaît la suite : Jospin éliminé dès le 21 avril et Chirac avec le plus petit score d’un président de la république sortant. Pour éviter d’avouer aux Français qu’il est un partisan de G. Bush, Sarkozy tente la même chose avec comme risque de doper les candidats Villiers et Le Pen. N’ayant rien de social et surtout rien d’honnête à proposer au " peuple de gauche ", les chefs de factions " socialistes " rivalisent non sur le terrain des idées, mais sur terrain de l’apparence : lifting de J. Lang contre talons hauts de S. Royal, etc. Tout ça sur fond de coups tordus internes aux partis de gouvernement. Nous, simples citoyens, quel traitement pouvons-nous attendre d’eux qui s’assassinent entre " amis " ? Dans ce petit jeu sordide, les media liés plus ou moins directement au pouvoir (par l’intermédiaire des banques qui les " recapitalisent ") jouent un rôle central : l’affaire Clairstream n’est rien d’autre que le dernier épisode de cette saga vieille comme les media de masse : deux clans de l’oligarchie régnante s’opposent à coups de révélations ou prétendues telles. Qu’une banque puisse blanchir de l’argent sale, on s’en fiche, mais qu’on accuse des politiciens d’être injustement corrompus, ça, c’est passionnant ! Alors que Chirac est usé et qu’il est lâché par les puissances d’argent qui l’ont toujours soutenu à bout de bras, le démagogue Sarkozy use et abuse de l’Affaire pour passer pour ce qu’il n’est pas : un innocent. Alors qu’il seconde étroitement depuis 2002 tous les gouvernements qui ont participé à la ruine du pays, qu’il a soutenu le OUI à la constitution européenne, qu’il veut en finir avec les droits sociaux et qu’il a déclenché les émeutes de novembre 2005 en banlieue pour faire parler de lui… il serait innocent ? Mais innocent de quoi ? Comme ses clones de " droite " et de " gauche ", il frime à la télé, ne propose rien - ou n’importe quoi - dans le but de dissimuler ses modèles : la Grande-Bretagne de Thatcher et les États-Unis de Bush. Sa loi sur l’immigration est une plaisanterie : comment parler d’immigration intelligemment quand on fait tout pour que le chômage reste élevé ? Comment contrôler l’immigration quand l’Europe nous impose le démantèlement des frontières ? Comment relancer l’économie quand les traités européens contrôlent toute l’économie ? Face au désastre politique et social, Sarkozy est uniquement innocent dans l’affaire clearstream. Pour le reste, tout le reste, il est non seulement responsable, mais coupable. En face, les mêmes grimaces et les mêmes combines se déroulent loin, si loin de ce que fut la gauche d’avant 81. Pour tenter de profiter du bilan pourri de la droite, le PS se dispute non sur des projets mais davantage sur des profils : tête de gondole mondaine, ex premier ministre libéral, ancien ministre des finances catastrophique de Jospin, féministe casse-pieds des beaux quartiers, etc. Tous n’ont qu’un projet : ravir l’Elysée pour y squatter le plus longtemps possible, quitte à recourir aux pires stratagèmes comme Chirac et Mitterrand avant eux. Donc, attendez-vous à subir l’insécurité, l’immigration, les faits divers, les " affaires ", bref un déluge porno-publicitaire pour que les candidats des puissants communient dans le futile pour éviter de parler de la RÉALITE. Celle qui les fait vivre et celle que nous subissons. Travailler gratuitement ? Mars 2006 Crimes horribles, tensions politico-religieuses, volcanique Proche-Orient… les prétextes ne manquent pas à nos dirigeants pour éviter de parler du social. Or, le social, c’est notre quotidien à tous. Oligarques gavés de stock-options ou jeunes condamnés à la précarité, le " social " c’est l’alpha et l’oméga de notre vie. Pas de nos vies de paradis ou d’enfer télévisées, mais bel et bien nos vies concrètes et quotidiennes. Dernière (et seule ?) innovation du gouvernement Villepin, la " réforme " du Code du travail, ce que la prétendue gauche avait débuté dès les années 80 (les TUC de L. Fabius), ce que E. Balladur avait tenté avec le " SMIC jeune ", Villepin l’a imposé avec le C.N.E. et le C.P.E. En gros, des contrats qui allongent terriblement la " période d’essai " où le patron peut se débarrasser d’un(e) salarié(e) sans avoir à se justifier. Du coup, derrière une baisse du chômage aussi lente que relative, les premiers abus ont atterris devant les prud’hommes : un salarié en CPE veut se faire payer ses heures sup : viré ! Une employée annonce qu’elle est enceinte : virée ! Une simple altercation ? Viré ! Bref, les salariés en général et la jeunesse en particulier se trouvent face à une nouvelle machine infernale qui les pousse à travailler toujours plus pour être payé toujours moins. Ajoutez à cela la " réforme " des retraites de 2003 et vous obtiendrez une vie de travail bien moins rétribuée que celles de nos parents. Sur le papier, dans un monde idéal, la libéralisation du marché du travail aurait pourtant du bon : donner plus d’oxygène aux petites entreprises, remplacer le chômage et les aides sociales par un emploi précaire et peut-être des emplois précaires par des emplois tout court, etc. Mais ne rêvons pas, évitons les ritournelles du MEDEF, sans vraie politique industrielle, sans vraie croissance, sans rupture avec la bureaucratie rentière de l’Union Européenne, toutes les " réformes " n’aboutiront qu’à une vulnérabilité supplémentaire des faibles (ceux qui ont besoin de travailler pour vivre) par rapport aux forts (ceux qui possèdent les richesses). Donc, on peut aisément imaginer à quoi seront réduit(e)s celles et ceux prisonniers de ces nouvelles conditions de travail pour espérer garder leur emploi. Ainsi, nous conseillons aux candidats favorables à l’américanisation de la société française (en clair l’axe UMPS) de reprendre le " mangez des pommes " de J. Chirac en 95, jamais il n’a été autant d’actualité… C’est peut-être ça la " France d’après "… Mais " d’après " quoi au juste ? Réfléchissons… En tout cas c’est encore mieux si c’est gratuit. Sarkozy, racailles : les vrais ennemis de la France qui bosse ! Novembre 2005 Entre une menace d’épidémie mondiale et une aggravation constante de la pauvreté, les " banlieues " se sont de nouveau enflammées. C’est peut-être la première fois que la dévastation du bien public va si loin, vu les choix économiques qui développent ce type de violences. Le décor est le même depuis plus de 20 ans : certains quartiers sont devenus des zones où les lois de la république ne s’appliquent plus. Chômage, délinquance, trafic divers et pourrissement social jettent des milliers de nos compatriotes dans le vote Front National ou dans un Islam néo-féodal. Et ça dure, et ça dure… De génération en génération, les plus doués ou les plus chanceux quittent définitivement ces espaces de relégation, laissant les " loosers " et exclus de toutes origines entre eux. Du côté de l’État c’est la même politique quelque soit les gouvernements ; Chevènement fut bien seul à proposer autre chose : on fait quelques déclarations fracassantes au détour d’incidents odieux, mais personne n’a le courage de s’en prendre aux racines du mal. Du coup, on achète la paix sociale, c’est moins coûteux. Les élus locaux distribuent subventions et journées de vacances aux plus remuants, les ministères ferment les yeux sur le trafic de cannabis (qui est consommé essentiellement par les beaux quartiers), on donne des consignes pour éviter que la justice fasse son travail, et, pour finir on laisse sciemment les services publics péricliter : les enseignants de ces quartiers ne sont ni protégés ni valorisés. Il en va de même avec la police, ce qui génère immanquablement des bavures et des résultats scolaires médiocres… À qui profite ce chaos chronique ? À deux catégories de la population : premièrement à l’oligarchie qui nous dirige, et qui peut avec l’insécurité manipuler l’opinion et dresser les voyous déclassés contre les salariés. Ces oligarques n’habitent jamais ces quartiers et ne sont nullement menacés par ces " salauds de pauvres " qui ne votent pas ou gâchent leurs voix dans le Front National. Deuxièmement au lumpenprolétariat qui rackette les travailleurs de ces quartiers. En bons apprentis fascistes, ces petites maffias ponctionnent les populations reléguées sous leur emprise. Leurs armes, leur nombre, leur " culture " de la violence terrorise la majorité de ces habitants totalement abandonnés par les Sarkozy d’hier et d’aujourd’hui. Les émeutes de Clichy montrent bien comment les quelques millionnaires qui nous dirigent et les groupes maffieux des zones se complètent parfaitement. Les premiers détournent les voix des habitants mécontents et les seconds les volent quotidiennement. Ainsi il est vain d’espérer éliminer cette délinquance putride sans viser aussi les démagogues gouvernementaux qui jouent régulièrement les pompiers incendiaires. Un début de solution serait de donner à la justice et à la police les moyens de réprimer la délinquance : jugements rapides, peines effectives, police de proximité avec des moyens. De même l’éducation nationale devrait pouvoir travailler normalement en donnant aux volontaires une éducation exemplaire et libératrice. Une lutte effective contre les discriminations dans l’emploi compléterait ce dispositif. Bref, un programme minimum qui mécontenterait à la fois nos politiciens ET nos racailles très médiatiques. En pendant ce temps, on privatise, on privatise, on privatise sur ordre de l’Union Européenne, autre ennemie de la nation et de la France du travail… Le jour où la France s’arrêtera Éditorial du 01/09/2005 Sitôt passées les dernières grimaces estivales, le feu roulant des problèmes qui minent le pays viendra de nouveau enfumer notre avenir ! Prise en tenaille entre une mondialisation incontrôlable et une oligarchie régnante aussi obscène qu’incapable, la nation ne peut que s’enfoncer dans les contradictions dont nous crevons. Engloutie dans les eaux glauques du libéralisme issu de mai 68 l’ex gauche socialiste n’est plus qu’un quarteron d’ambitieux et de pseudo intellectuels des beaux quartiers et l’ex droite gaulliste n’est plus qu’un panier de crabes où des réseaux bourgeois se disputent bonnes places et plateaux de télé. C’est cette aristocratie méprisante et putride que le peuple a rejetée sans illusion mais sans retenue le 29 mai dernier. Et que nous propose l’axe UMPS pour cette rentrée ? Hollande souhaite faire du mariage homosexuel le parangon du progrès social et Sarkozy prépare la vente de la France aux amis du président Bush. Bien entendu, toutes ces salades qui tiennent lieux de " politique " s’accompagnent d’un bla-bla médiatique d’une rare myopie. Reste que même contrôlés par l’oligarchie, les media de masse sont obligés de faire des concessions à la réalité. Ainsi tout cet été a-t-il ponctué de références à l’endettement des ménages, la baisse de la consommation, le chômage, etc. Les enquêtes d’opinion sont sans appel : l’emploi reste la préoccupation numéro un des Français. Qu’à cela ne tienne ! répondent les amis du grand patronat : ils imposent au parlement et aux salariés le " contrat de nouvelle embauche ", ou comment payer les gens moins chers qu’en intérim tout en imposant une précarité dont le but avoué est de rendre les travailleurs dociles au moins pendant deux ans. Qui peut tomber dans un tel panneau ? Assurément le gouvernement provisoire issu de la défaite du 29 mai est plus que jamais coupé du peuple et relié aux politiques ultra-libérales de l’Union Européenne. Un vrai changement passerait par la renégociation ou même l’abrogation des traités européens qui ruinent tous les pays de la zone euro. Rappelons que l’Allemagne patauge dans les mêmes problèmes que nous… Politiciens libéraux, chômage, patronat avide… Malgré l’euro surévalué, la désindustrialisation, le chômage, les tentations communautaristes, la république française n’est pas encore morte ! Encore sous le choc de deux décennies de gabegie mitterrando-chiraquienne, les gens qui subissent la réalité savent de mieux en mieux où est leur intérêt. Un candidat populaire et républicain saura-t-il émerger en 2007 ? Sans construction sérieuse et durable d’un pôle républicain indépendant des partis de gouvernements, il y a fort à parier pour que 2007 devienne un nouveau rendez-vous manqué… Vu l’état de décomposition avancée de la classe politique, il y a tout lieu de penser que l’Histoire repartira de la rue, même si la situation est tellement confuse qu’il est impossible de savoir comment vont réagir les gens. Reste à savoir si, ce jour-là, la France s’arrêtera pour repartir comme en 1789 ou 1945 ou si elle se morcellera sous les coups répétés des réseaux libéraux de Bruxelles ou de Washington. L’état des pays de l’Union Européenne nous montre bien que l’Europe est à genoux : chômage franco-allemand, guerre britannique en Irak, ploutocratie italienne, atlantisme balte… Triple victoire Éditorial du 30 mai 2005 Le Non sans appel du peuple français à la constitution-Giscard constitue une victoire historique de la République. Cette victoire est triple : 55 % contre 45 %, forte participation, forte dimension populaire ! En dépit d’une propagande sans précédent et de mensonges éhontés portés par la quasi-totalité des partis institutionnels, 55% des électeurs ont refusé d’abdiquer leur souveraineté, de s’agenouiller devant la sacro-sainte " concurrence libre et non faussée " que l’oligarchie voulait inscrire au forceps dans ses nouvelles " tables de la Loi ". Le peuple français a refusé le chômage, l’emploi précaire, l’inégalité galopante, l’inféodation à l’Empire américain, il proclame sa volonté de reprendre en main son destin. Ainsi, il envoie un formidable message d’espoir aux autres peuples d’Europe, préparant d’autres échecs de ce traité scélérat et de la bureaucratie méprisante de la pseudo " Union Européenne ". Ne nous y trompons pas : le spectacle médiatique nous présente un " non " divisé en chapelles politiciennes, en ennemis irréconciliables (mais à tu et à toi dans les coulisses des plateaux de télévision !), alors qu'en réalité le non populaire procède d’un seul et même mouvement de défense de valeurs universelles : souveraineté, égalité, solidarité, laïcité. Le peuple de France n’est pas composé d’ " électorats " stables et irrémédiablement hostiles, mais de femmes et d’hommes qui cherchent difficilement à promouvoir ces valeurs par des votes fragmentés qui ne deviennent inconciliables que par la mise en scène politicienne. Le 29 mai n’a pas vu un " non de droite " s’agréger momentanément à un " non de gauche ", mais un non populaire, ultra-majoritaire dans toutes les catégories socioprofessionnelles (excepté les " cadres et professions intellectuelles supérieures "), soudé autour d’une même exigence civilisationnelle. Mais demeure le fléau de l’ultralibéralisme de la Commission et de la Banque Centrale. Le Non permet de freiner la descente aux enfers des nations européennes, mais ne résout pas les problèmes déjà existants, à commencer par celui des traités destructeurs déjà conclus (Acte Unique, Maastricht, Pacte de stabilité…). Les politiciens institutionnels vont dès à présent s’acharner à diviser et faire refluer ce mouvement dans leurs routines sans perspective. En proposant de " rassembler la gauche ", Emmanuelli ou Buffet invoquent les mânes de la monstrueuse " gauche plurielle ", et s’affirment déjà prêt à sacrifier leur liberté dans l’attelage impuissant avec les chevaux de retour de l’ultralibéralisme Jospinien. De Villiers et la famille Le Pen s’efforcent de leur côté de réduire le mouvement à des débats de second ordre (Turquie) ou à le canaliser vers des impasses xénophobes. Effrayés par leur propre succès, les " dirigeants " du non semblent n'imaginer d'autre perspective qu'une réédition en 2007 du stérile affrontement " droite / gauche ". Les uns et les autres rivalisent de " modération " face à l’Union Européenne, n’osant affirmer que face au pachyderme de Bruxelles, la France doit désormais renverser la marmite, et proclamer que nos valeurs ne sont pas négociables : souveraineté, égalité, solidarité, laïcité, sont le socle en dehors duquel il n’est pas d’ " Union " possible. Ne nous laissons pas voler notre victoire ! Face aux frères jumeaux de l’UMP et du PS jospinien, organisons-nous, créons les conditions d’une Union de toutes les forces de progrès, de droite comme de gauche, autour d’un programme de restauration de notre souveraineté et de renforcement de notre protection sociale. Nul " extrémisme ", nul irréalisme dans cette perspective, qui n’est autre que rassembler la Nation autour de ses valeurs fondatrices, dans l’esprit du Conseil National de la Résistance. L’heure est à la construction d’une alternative à la " pensée unique " et à l’européisme ! En avant ! Pour notre liberté et la Sécurité Sociale : Votons Non à l’Europe des oligarques le 29 mai ! Éditorial du 07 mars 2005 Article I-3 : " les objectifs de l’Union " point 2 : " L’Union offre à ses citoyens un espace de liberté, de sécurité et de justice sans frontières intérieures, et un marché intérieur où la concurrence est libre et non faussée. " La concurrence est un instrument de politique économique. Préciser les cas où elle est nécessaire au dynamisme économique et ceux où elle est superflue ou nuisible suppose une discussion précise sur la meilleure façon de gérer une économie décentralisée comme la nôtre. En aucun cas la concurrence n’est un principe absolu, comparable à la liberté, à la sécurité et la justice. Ainsi dès son préambule, cette constitution annonce son vrai visage : une arme contre la liberté des peuples, auxquels elle interdit d’emblée toute maîtrise de leur économie, définitivement enchaînée à la concurrence. Quand nous écrivons : " une arme contre la liberté ", ce n’est pas un simple effet de style, mais –hélas- une appréciation précise du véritable objet de ce texte scélérat, que les porte-parole de la faction rentière de la bourgeoisie cherchent à tout prix à soustraire au débat. Entendons-nous bien : nous ne sommes pas " contre " la concurrence par principe. Nous pensons même qu’elle constitue une excellente forme d’organisation économique dans la plupart des cas
[1]. Mais la concurrence n’est jamais totalement " libre et non faussée ". Lorsqu’on interdit la mise sur le marché de produits dangereux, on entrave la libre concurrence. Lorsqu’on réglemente telle ou telle production pour éviter de néfastes effets indirects [2]
(comme les normes anti-pollution des automobiles) on entrave la libre concurrence, et on la fausse en favorisant les pays où les entreprises qui maîtrisent le mieux la technologie correspondant à ces normes. Lorsqu’on nationalise, ou qu’on impose le démantèlement d’un monopole, ou encore qu’on intervient sur la politique de prix d’un petit nombre d’entreprise mettant le marché en coupe réglée (téléphone portable, par exemple…), là encore on contrevient à la libre concurrence. Enfin et surtout, lorsqu’on décide qu’un service public nécessite d’être unifié à l’échelle nationale et soustrait à la concurrence, on viole la Constitution Européenne : Cet article I-3, point 2, réaffirmé et renforcé par des nombreux articles de la suite du texte, signifie qu’à terme la Sécurité Sociale, et tout particulièrement les retraites, devraient être soustraits au service public : quoi de plus contraire à la concurrence, en effet, que d’obliger les actifs à cotiser pour les retraités plutôt que de souscrire un assurance privée ? De même, l’école devrait être pleinement ouverte à la concurrence, et le financement public préférentiel de l’Éducation Nationale devrait être aboli. On peut facilement multiplier les exemples…
Cette politique a un nom : l’ultra-libéralisme. Elle mérite d’être discutée dans un débat démocratique. Mais ici ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Les ultra-libéraux – c'est-à-dire la majorité du patronat et les partis à sa botte : PS et UMP - entendent interdire définitivement toute remise en cause par le peuple d’un pays de cette loi d’airain, gravé dans le marbre supposé d’une constitution. Certes, de telles politiques ont déjà cours ; les partis réactionnaires qui se succèdent aux affaires depuis 1974 ont déjà bien entamé leur travail de destruction des acquis sociaux du XXe siècle. Mais jusqu’à présent, il s’agissait de lois, ou tout au moins de dispositions nationales, que la volonté du peuple pouvait inverser lorsque les rapports sociaux auraient changé. Bref l’ultra-libéralisme des socialo-chiraquiens demeurait réversible de par les principes de la République et la règle démocratique. Voici précisément pourquoi ces partis cherchent à nous imposer la constitution-Giscard : leur unique objectif est d’interdire toute remise en cause future de leur politique. Bien entendu, les sbires de l’oligarchie se croient habiles en trompant le peuple. Ils s’imaginent qu’un misérable " oui ", obtenu à l’arraché et sous un intense matraquage médiatique, vaudra une éternelle légitimité à leurs nouvelles " table de la loi ". Les Hollande, Jospin, Chirac et autres Sarkozy manifestent une fois encore sans pudeur leur intense mépris des peuples européens qu’on pourrait tromper, violer, priver de leurs droits et libertés, par la seule vertu de l’adoption en catimini d’une pseudo-constitution, volontairement illisible et jamais défendue pour ce qu’elle est. Tôt ou tard cependant, les règles anachroniques de cette " constitution " de retour au XIXe siècle seront remises en cause. L’impossibilité pour les peuples de les contester efficacement dans un cadre institutionnel rendra périlleux le maintien de la paix civile. La démocratie signifie la possibilité pour les élus de changer la politique de leurs prédécesseurs. Si la démocratie est interdite, il ne restera que la Révolution… Dans l’histoire que nous vivons au quotidien, la gravité des événements n’apparaît pas toujours… les enjeux semblent abstraits et nous sommes enclins à nous rassurer par la puissante inertie du réel… quels que soient les textes, nous disons-nous parfois, les choses continueront comme avant… et il est vrai qu’elle ne changent souvent qu’avec retard. Les délocalisations, la remise en cause des retraites et des services publics, étaient en germe dans le Traité de Maastricht, c’est aujourd'hui que nous commençons à en payer l’addition
[3]
. De même, si demain par malheur nous consentions à cette " constitution ", nul tsunami ne ravagerait nos villes dans les jours suivants. Mais progressivement, pernicieusement, l’Europe paralysée par ses dogmes fondateurs, sous la poigne de moins en moins cachée du capital financier, s’enfoncerait dans le déclin économique, la jungle sociale dont tous les combats de la République et du mouvement ouvrier avaient tentés de nous extraire.
Les salariés sont bien sûr les premières victimes désignées de ce texte scélérat, dont la remise en cause des retraites et de l’assurance maladie, la stagnation ou la réduction des salaires, la persistance du chômage de masse et de la précarité, nous ont donné un avant-goût ces dernières années. Comme à d’autres tournants de l’histoire, la fraction dominante des classes privilégiée croît garantir ses privilèges au détriment de l’intérêt général. Mais les entrepreneurs, les créateurs – et même certains financiers – n’ont guère à y gagner à moyen terme. La politique rentière de l’Union Européenne leur garantit dans l’immédiat quelques gains d’aubaine : baisse des charges, fructueuses spéculations pour quelques uns… Mais à plus long terme la paralysie économique, la compression permanente de la demande adressée aux entreprises, l’incertitude liée à la déréglementation et aux krachs financiers nous appauvrira tous – sauf les quelques happy few qui auront à temps transféré leur fortune sous des cieux plus cléments. En vérité, le référendum du 29 mai, plus encore que celui sur le Traité de Maastricht, met au pr
Date de dernière mise à jour : 02/07/2021