Il est aujourd’hui au bord des poubelles de l’Histoire comme jadis les autres présidents "jeunes"
Le problème -ou la solution- avec les hommes nouveaux c’est qu’ils ne le restent pas.
C’est l’essence de l’obsolescence : toute nouveauté est amenée à se renouveler pour durer, sinon… poubelle ! Il en va de même pour Macron qui, en 2017, a été élu sur l’illusion du « en même temps », de la nouveauté, de l’outsider. Et ? Il est aujourd’hui au bord des poubelles de l’Histoire comme jadis les autres présidents « jeunes », Giscard ou Sarkozy.
En dire du mal c’est toujours en dire quelque chose
Le forcing psychodramatique de la « réforme des retraites » est l’exposant de cette politique qui se voulait nouvelle et qui n’est que réactionnaire en électrisant un pays qui ne peut ou ne veut voir la réalité en face : les déficits sont sans limite et l’endettement hors de contrôle. Bien sûr nous ne sommes pas en 1789 mais quand le remboursement des dettes dépasse un certain niveau plus rien n’est possible dans le pays et faire peser de nouvelles charges sur le « bas peuple » ne peut que déclencher des violences. Avec des dépenses énormes on a des services publics au rabais et on devrait travailler plus pour toucher moins ?
Il arriva la même mésaventure à de Gaulle qui fut lâché par la droite libérale en 1969
Macron n’est pas important, il n’est là que dans la mesure où on prête attention aux médias. En dire du mal c’est toujours en dire quelque chose. Mais autour de lui les forces qui l’ont fait en 2017 ne vont pas tarder à vouloir changer de délégué. Il arriva la même mésaventure à de Gaulle qui fut lâché par la droite libérale en 1969. Le président actuel est sur la même pente : même avec encore quatre années à tenir les ambitions vont commencer à bouillir autour de lui et dans les milieux qui l’ont fait émerger : Lemaire, Darmanin ou Blanquer se veulent déjà plus royalistes que le roi et surjouent dans les médias : la virilité européenne pour l’un, le porno chic pour l’autre, etc. Or les clientèles traditionnelles de cette droite moderne (pas plus de 20 % des inscrits aux premiers tours des élections) sont sous pression : le chaos latent des gilets jaunes et du monde du travail peut fort bien disloquer le consensus bourgeois qui dirige le pays depuis l’après guerre. Macron a donc tout du capitaine abandonné et ses opposants feraient bien d’en tenir compte, cristalliser sur lui ne fait que repousser l’épisode suivant. Et ce dernier sera sans doute vital pour le pays : changement climatique, vieillissement et défis technologiques ou géopolitiques vont devoir mobiliser le pays derrière un projet, pas une ambition.