QUE FAIRE Valeurs et Actions Républicaines

Tirez d’abord, réfléchissez jamais  !

Pan20210519 isrpal 1500 1024x535source : https://www.humeurs.be/tag/palestine/

Plus d’un mois après le début de la riposte israélienne aucune réelle accalmie n’est à espérer. Pourquoi un tel déchaînement de violence et surtout avec quelles finalités ? Les caractéristiques du conflit et surtout la boussole de la politique à Tel-Aviv peuvent  peut-être nous donner des éléments de réponse.

Que dire pour défendre l’expulsion d’environ

700 000 palestiniens en 1948 ?

Que certains Juifs d’Europe ou d’ailleurs aient réussi à fonder un État formellement démocratique et social est sans doute une avancée historique et politique. Du moment qu’on se sent appartenir à un pays pourquoi ne pas en créé un ? De plus l’ampleur des violences anti-juives pendant comme après les années 39-45 ne pouvait que plaider en faveur de la création d’Israël. Or on connaît la suite, du fait des ingérences étrangères (URSS vs les Britanniques), de l’intolérance de certains États arabes comme de la violence coloniale de la guerre d’indépendance la situation a été sanglante dès le début. Que dire pour justifier l’expulsion d’environ 700 000 palestiniens en 48 ? Pas grand-chose de crédible si on refuse le discours colonial. Car le nœud du problème hier comme aujourd’hui est bien celui-là : le conflit actuel est un conflit de type colonial classique.

Quand il s’est avéré impossible qu’une minorité d’Européens accepte de vivre à égalité avec une majorité d’indigènes en Algérie la colonisation a cessé ipso facto. Si la France de la III° et IV° république avait appliqué ses principes aux colonies peut-être en serait-il sorti autre chose que des dom-tom.

En Palestine c’est strictement la même chose : une minorité de colons et leurs descendants refusent d’accepter l’ancienne majorité démographique comme des partenaires (lien). Et pour rester installé ce groupe utilise toutes les ficelles du colonialisme : inégalités juridiques, apartheid, intimidations, expulsions, provocations, lobbying... La guerre actuelle relève de ce logiciel : quand les colonisés deviennent trop violents on tire dans le tas !

Rappelons-le les démocraties sont structurellement faibles : ici en France quelques milliers de chasseurs, céréaliers ou catholiques énervés sont incapables de gagner une élection mais très efficaces pour parasiter la volonté commune. Le sort des israélo-palestiniens indiffère la majorité des Français qui voient dans ce conflit quelque chose de lointain et insoluble, or, la classe politique -qui court après les chaînes d’info- se fracture sur la question uniquement pour exister. Si le RN vote Netanyahou alors LFI votera Hamas ! Macron, lui-même, n’a aucune espèce d’influence dans cette guerre. Son seul but est d'éviter d'être la cible d'un lobby ou d'un autre... La salubrité ordonne de les combattre tous !

Netanyahou a montré et remontré le film des tueries

du 7 octobre pour faire taire les récalcitrants

Et la violence israélienne à Gaza (12 000 morts ? Combien de mutilés ? Traumatisés ?) n’est donc que la suite logique des autres répressions coloniales : on casse, on détruit, on tue et on liquide les résistants-terroristes tout en terrifiant les autres. Pourquoi ? Parce que les Barbares inférieurs ce sont les autres. Toujours les autres. La preuve ? Netanyahou et ses conseillers ont montré et remontré le film des tueries du 7 octobre pour faire taire les récalcitrants dans la presse internationale comme chez les députés français. Le film en question n’a sûrement pas précisé au générique que le même Netanyahou a toujours soutenu le Hamas comme « meilleur ennemi », une stratégie qui le fait rester aux affaires malgré une dérive politique et morale ancienne qui mobilisait, avant octobre, des dizaines de milliers d’israéliens las de vivre dans une nouvelle Hongrie…

Le reste du monde regarde ce conflit avec nuances : sorti de quelques clients habituels des USA la plupart des pays voit dans Israël une colonie occidentale qui rappelle les autres colonies, les « traités inégaux » et autres guerres de l’opium… C’est pourquoi la géants du Sud sont plus que circonspects : Chinois, Brésiliens ou Sud-africains sont las d’être sommés de condamner la Russie et d’absoudre Israël. Quant à l'argument de la "lutte contre le terrorisme" il est bon de rappeler qu'à peu près tous les pays ou partis politiques ont, un jour, utilisé le terrorisme : les premiers Sionistes avant 48 comme les Communistes chinois, l'armée us comme l'armée française...

Et demain ? La guerre actuelle ressemble aux autres, Israël n'a qu'un agenda militaire, aucune solution politique. 

Les Iraniens parlent plus qu’ils n’agissent, les Européens sont gênés à cause du désastre humanitaire et personne ne souhaite réellement sanctionner Israël pour ses multiples accrocs au droit international. Jadis l’apartheid sud-africain fut mis en demeure de négocier sa propre fin, aujourd’hui on est loin d’envisager la même chose en hauts lieux alors que le sionisme ultra est de plus en plus condamné (lien) comme une idéologie à la fois coloniale, extrémiste et violente dans les territoires occupés-colonisés. Mais du moment qu’aucun attentat juif ne vient perturber les publicités on laisse faire.

Ce deux poids / deux mesures est d’autant plus grave qu’il alimente la voyoucratie islamiste qui se sert de cette réalité pour discréditer les Lumières occidentales et diffuser un vrai antisémitisme meurtrier. Or tout le monde admettra que la solution est plus du côté de Voltaire que de Maurras...

Date de dernière mise à jour : 12/11/2023

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