éditorial octobre 2013
Les Roms ? Les Italiens du XIX°s !
Entre 17 000 et 20 000 Roms d'Europe de l'est sont stationnés en France. Ils vivent ou survivent dans environ 400 camps généralement illégaux.
Avouons que c'est peu pour un pays de plus de 66 millions d'habitants, or, les Roms occupent de plus en plus souvent la une des médias et font réagir ministres, élus et partis politiques. Le buzz va même croissant avec l'approche des élections municipales de 2014. Faut-il y voire un rapport de cause à effet ?
Comme souvent deux positions radicalement opposées s'expriment : les "tolérants" qui souhaitent aider les Roms au mépris des lois les plus élémentaires et les "intolérants" qui ne souhaitent pas que des bidonvilles et autres mafias s'installent durablement dans le paysage.
ils pèsent sur des municipalités qui ont d'autres problèmes
à gérer que la misère des autres
Certes les Roms, derniers arrivés parmi les immigrés, ne sont guère en position de se faire accepter dans l'immédiat : peu formés, peu alphabétisés, peu intégrés, travaillés parfois par des réseaux criminels ils pèsent sur des municipalités qui ont d'autres problèmes à gérer que la misère des autres.
Néanmoins l'expulsion périodique de camps ne résout pas grand chose : les camps se reconstituent ailleurs et la justice prend un temps fou pour décider d'une autre expulsion. Pendant ce temps la délinquance, fruit d'une précarité évidente, peut fleurir et tendre encore davantage la situation. Là où le chômage est massif (Marseille, 93...) la violence a même opposé riverains et nouveaux venus sur fond de désespoir social. Rappelons le meurtre d'Italiens à d'Aigues-Mortes en 1893.
l'Europe fait pression sur la France
De plus, l'Europe fait pression pour que la France n'expulse pas ces "ressortissants européens" (la Roumanie et la Bulgarie sont dans l'UE depuis 2007). Il n'y a donc pas de solution car leur éventuelle intégration prendrait du temps (et de l'argent) et leur expulsion serait difficile et surtout temporaire.
La situation est donc condamnée à pourrir et à nourrir les discours affligeants les plus stériles. Le "discours de Grenoble" de Sarkozy n'a débouché sur rien sinon une lepénisation accrue de la droite. Quant aux propos de Valls, ils auront la même destinée : parler pour ne rien faire à cause de la crise qui décuple le chômage et l'Europe qui empêche la France de se gouverner elle-même. Valls qui salue sans arrêt la communauté juive devrait savoir qu'au XVIII°s bien peu pariaient sur leur intégration.
C'est l'Europe qui décide, pas les ministres
Dans une économie sans frontière et donc sans réelles lois les Roms seront les pauvres de la mondialisation des riches : leurs camps seront la version misérable des paradis fiscaux : une même insulte à la république et à ses usages.
Bien souvent les Roms travaillent là où personne ne veut aller
Pourtant la France a besoin de jeunes et de travailleurs surtout pour les tâches les plus pénibles. Bien souvent les Roms travaillent là où personne ne veut aller (ouvriers agricoles). Les premiers arrivés ne sont ni plus ni moins intégrés que les Italiens du XIX°s qu'on accusait de manger des chiens. Mais ce n'est nullement aux municipalités en crise ni aux riverains ordinnaires de "payer" la note d'une intégration qui prendra du temps.