V.A.R. s'exprime sur le 7 juin
Les élections européennes du 7 juin prochain sont une opportunité pour rendre visible la marginalisation de l'oligarchie européiste. Jamais la nocivité de l'échafaudage technocratique « européen » n'a été aussi évidente. La zone euro, en particulier, se caractérise par une lamentable impuissance face à la crise économique la plus destructrice depuis au moins 1929.
Sarkozy et les gouvernements européens vident sans vergogne les finances publiques pour refinancer les banques
Cette crise est d'abord l'effet de l'idéologie ultralibérale qui a pétri les Traités Européens : « concurrence libre et non faussée », indépendance de la Banque centrale, liberté des mouvements de capitaux, destruction des réglementations nationales qui encadraient l'économie et plus particulièrement la finance. Ces principes anachroniques étaient contraires à toute réflexion scientifique sur l'économie et insensibles aux souffrances des peuples contraints de sacrifier leurs emplois, leur volonté d'égalité et de solidarité. Ils ont permis le développement sans limite d'un monstre spéculatif, d'une énorme machine financière qui depuis près de 30 ans vampirise l'économie productive.
Aujourd'hui encore, alors que l'effondrement du système bancaire révèle l'énormité du détournement de richesse opéré par les bulles spéculatives, Sarkozy et les gouvernements européens vident sans vergogne les finances publiques pour refinancer les banques ou garantir leurs engagements sur les marchés pourris de l'économie-casino. Demain, la facture de ces déficits nous sera présentée : augmentations d'impôts (de préférence sur les classes moyennes, vaches à lait de l'ultralibéralisme) ou réductions de l'emploi ou des salaires des fonctionnaires. En contrepartie, les ultralibéraux de l'Union Européenne n'ont même pas nationalisé les banques faillies : l'argent public sauve la mise, reconstitue les profits des dirigeants qui ont causé la catastrophe et leur permet de reprendre leur nuisible activité.
L'Union Européenne et ses gouvernements réactionnaires représentent un tout indissociable, un bunker de traités gardés par des bureaucrates irresponsables pour sauver la poignée d'accapareurs qui se nourrissent de la régression générale de la civilisation en Europe depuis 30 ans.
L'élection du 7 juin constitue donc l'occasion de construire une opposition sérieuse aux partis européistes, c'est-à-dire réactionnaires. Sarkozy qui a orchestré le vidage des fonds publics pour les poches des banquiers - et le PS dirigé par Martine Aubry, digne fille de Jacques Delors, ministre des finances « socialiste » de 1982 qui inaugura les plans de « rigueur » en France : blocage des salaires, dérèglementation au nom de l'Europe, renoncement à toute politique industrielle et à toute lutte contre le chômage.
Saisissons donc l'occasion de récuser ces serviteurs de l'oligarchie financiarisée, et de renforcer les listes qui revendiquent la rupture avec cet héritage empoisonné : le Front de Gauche et Debout la République.
Soyons clairs : ni le Front de Gauche, ni Debout La République, ne présente un programme cohérent de rupture avec l'oligarchie. La rupture avec l'Union Européenne résulte inévitablement de la dénonciation des traités qui l'organisent. Or ces listes prétendent contester les traités sans récuser l'UE. C'est évidemment une faiblesse logique qui peut ouvrir la porte à de futurs renoncements (renoncer à l'opposition pour « sauver l'Europe »). Mais la reconstruction du mouvement social ne passera pas par l'apparition miraculeuse d'un parti républicain programmatiquement achevé et enraciné dans les pays. Il faut bien en passer par ces coalitions hétéroclites, par ces programmes hésitants, en comptant sur la force des choses et sur la dynamique du mouvement populaire pour construire une véritable alternative politique. Le Front de Gauche et Debout La République sont en l'état actuel des choses les deux seules listes à contester sérieusement les Traités et la politique ultralibérale. Votons donc pour eux, et poursuivons notre travail de clarification intellectuelle des enjeux.Nos idées sont les seules à répondre à la crise de la civilisation, elles se répandront d'autant plus vite que les échéances électorales auront mûri la crise politique.
Date de dernière mise à jour : 02/07/2021