La Chine arrive en Europe par la porte de la dette
L'information est passée presque inaperçue, mais la Chine a frappé un grand coup au début du mois d'octobre 2010.
De passage en Grèce le président chinois a annonçé que son pays allait acheter pour 5 milliards d'euros de dette grecque. Ravi, le pays le plus fragile de la zone euro n'a pas refusé, content de trouver un finançeur. Or, en investissant dans un pays faible et fragile, la Chine met le pied en Europe. Comme en Afrique hier, elle achète des pans entiers de l'économie, des titres de dettes... et devient la maîtresse du pays !
Or la Grèce est une cible de choix pour Pékin : comme aux USA, la Chine prend des parts importantes dans les grands ports et capte sur le marché des quantités énormes de bons du trésor. Au final, sur la durée, c'est le pays qui investit qui a le dernier mot, comme les Européens en Afrique aux débuts de la colonisation...
Aujourd'hui B. Obama a le plus grand mal a s'opposer à la puissance chinoise. Il en va de même en Europe avec les délocalisations et les importations massives de produits made in China à bas prix. Avec cette nouvelle stratégie de contrôle indirect des économies européennes, Pékin va peser énormément dans la zone euro car les pays faibles sont nombreux à souhaiter une "aide" chinoise.
A Bruxelles, Barroso n'a pas jugé bon de critiquer cet impérialisme chinois, il a même été "satisfait" que de l'argent vienne tempérer le gouffre grec. Comme toujours l'Europe des traités ne protège personne sinon les puissants. Voilà où mène le libre-échange aveugle !
Peut-être dans 10 ou 15 ans le mois d'octobre 2010 marquera le début d'une influence déterminante de la Chine... en Europe !