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L'ONU accuse les deux camps de se battre dans des zones habitées
Dernière édition : 16 août 2014
Le ton monte contre la Russie au sujet de l'Ukraine.
Après la mise en place d'un gouvernement ouvertement pro-européen et pro-US, les choses ont dégénéré à l'est : des milices séparatistes (ou autonomistes) ont chassé les forces officielles et réclamer un rattachement à la Russie. C'est chose faite en Crimée. Mais pas ailleurs, bien au contraire...
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En quelques semaines les forces de Kiev ont repris du terrain et sont sur le point de faire tomber la ville de Donetsk, fief des séparatistes. Face à cela Moscou reste l'arme au pied, aidant finalement peu les pro-russes. Même le convoi "humanitaire" russe ne bouge guère. A noter que la Russie fait comme l'Occident, quand elle veut intervenir elle prétexte des raisons humanitaires... Un classique.
Moscou reste l'arme au pied, aidant finalement peu les pro-russes
Faut-il considérer que les récentes sanctions économiques contre la Russie sont efficaces ? Peut-être. Ou que Poutine se contente de la Crimée et laisse le reste du pays aux mains des pro-occidentaux. Sans doute.
Reste que cet affrontement de haute portée géopolitique met la Russie et l'Union Européenne au pied de leurs contradictions : en soutenant ouvertement des réseaux pro-occidentaux l'Europe et les Etats-Unis ont pris le risque de balkaniser le pays. Soutenus ou non par Moscou, les Ukrainiens les plus proches de la Russie (20 % de la population ?) refuseront le pouvoir d'un gouvernement franchement hostile à leur égard.
A l'inverse, à Kiev, la russophobie est évidente et certains nationalistes (même minoritaires) ne cachent pas leur filiation avec les nationalistes pro-nazis des années 30-40 ! La protection et l'autonomie des russophiles de l'est est donc une nécessité. Faudra-t-il attendre des massacres de minorités comme en Irak pour agir ?
les torts et les crimes semblent bien partagés
Dans les violences qui ont lieu à l'est les torts et les crimes semblent bien partagés comme dans toute guerre de milices... A l'ouest les partisans du dialogue ou d'une neutralité du pays sont persécutés (Parti Communiste par exemple), de même à l'est ceux qui redoutent la proximité avec la Russie sont interdits de parole.
Poutine a donc raison de défendre les intérêts russes dans son "étranger proche" mais attention aux dérives micro-nationalistes porteuses de crimes impardonables (milices serbes par exemple...).
On critique aussi le régime poutinien, il est vrai que le président russe n'a rien d'un démocrate-chrétien ! Les libertés sont de facto limitées (homophobie...) et la justice est tout sauf neutre, mais jamais la Russie n'a été dirigée par quelqu'un d'aussi "modéré". Avant, c'était bien pire ! Tyrannie de Staline et effondrement du pays sous Eltsine... Il est donc urgent de ne pas donner des prétextes à Poutine pour se radicaliser. OTAN go home !
Mai 2014 : Pourquoi la crise ukrainienne