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Interview de l'association d'amitié France-Iran (oct. 2012)
Louis XIV reçoit des envoyés perses (1715)
Denis Gorteau a interrogé J. Hazard, présidente de l'Association d'Amitié France Iran
"Il s’agissait de créer des passerelles entre les sociétés civiles
des deux pays, principalement dans le domaine culturel"
QUE FAIRE : comment est née l’idée de créer une association d’amitié entre la France et l’Iran ?
C’est une Iranienne, Yasmine Moayédi, créatrice de la méthode de gymnastique « Brailletonik » et fondatrice de nombreux centres de sport à Téhéran, qui a eu cette idée de créer à Paris une association avec le soutien d’amis français, il y a une dizaine d’années. Elle en fut la première présidente. Il y a deux ans, elle m’a demandé de prendre la relève, car, vivant principalement en Iran, elle ne pouvait en assurer le suivi. Ensemble, nous avons réactivé l’association, et réfléchi, avec le conseil d’administration et un nouveau bureau, sur les objectifs réalisables. Il s’agissait de créer des passerelles entre les sociétés civiles des deux pays, principalement dans le domaine culturel, en évitant « les sujets qui pourraient fâcher ».
QUE FAIRE : comment a été perçue votre initiative en Iran ?
Avec un intérêt manifeste accompagné de soupçons de principe du côté officiel ; et avec beaucoup de sympathie par les Iraniens francophones... L’association étant de droit français, elle peut garder les coudées franches. Les relations entre l’Occident et l’Iran et, en particulier, entre Paris et Téhéran, se sont considérablement dégradées ces dernières années, et notre champ d’action s’en est trouvé terriblement restreint.
Yasmine Moayédi à Bordeaux (conseil général)
QUE FAIRE : quelles actions menez-vous ? A destination de quels publics ?
Nous avons organisé des conférences en France autour de sujets culturels et soutenu quelques expositions de peintures persanes, et nous avons, bien sûr, participé chaque année aux festivités de Norouz. Je reconnais que c’est peu.
Nous avons travaillé à l’organisation de la Journée de la Femme, le 8 mars dernier à Bordeaux, aux côtés de « France Libertés ». L’invitée d’honneur fut justement Yasmine Moayédi, représentante de l’association en Iran, qui a parlé de ses activités sportives et culturelles devant les Bordelais, réunis au Conseil Général.
Nous nous sommes associés aux médecins de « L’Association pour une Coopération Médico-Scientifique Franco-Iranienne », avec lesquels nous préparons un voyage commun en Iran, pour l’année prochaine.
Nous allons aussi participer à la mission en Iran de deux autres associations, en novembre prochain.
Nous venons d’intercéder auprès du Président de la République Française et des ministres concernés en faveur du respect du droit à l’alimentation des Iraniens frappés par l’embargo.
QUE FAIRE : si le régime est légitime par son renversement du Shah en 1979 et dans sa résistance à la guerre des années 1980, que faut-il penser des dernières élections présidentielles fortement contestées ?
Il est vrai que les conditions des élections en question ont pu paraître troubles aux démocrates que nous sommes. Il n’empêche que, de facto, la Communauté internationale en a validé le résultat.
QUE FAIRE : votre association a-t-elle une position sur le programme nucléaire iranien ?
Evidemment non, notre association étant strictement apolitique. Parmi les membres d’AFI, certains sont en phase avec la position française, mais d’autres pas : il est difficile d’admettre que certains pays puissent posséder la bombe, alors que d’autres se voient refuser ce moyen de dissuasion. L’Iran affirme ne pas vouloir de l’arme atomique : nous n’avons ni la compétence ni l’autorité pour en juger. Seule une dénucléarisation générale de la région pourrait mettre tout le monde d’accord ! Mais ce n’est malheureusement pas demain la veille…
QUE FAIRE : avez-vous des contacts avec certains opposants au régime ?
Oui, nous n’entrons pas dans ces considérations-là.
QUE FAIRE : qui peut adhérer à votre association ? Comment peut-on suivre vos actions ?
Il faut être parrainé pour adhérer à l’association. Toute personne désireuse de s’associer à notre modeste entreprise est la bienvenue pour aider à préserver des liens tissés à travers l’Histoire entre Français et Iraniens, indépendamment des avatars de la politique. Nous pensons créer un site, voire un blog, dès l’année prochaine
Date de dernière mise à jour : 05/07/2021