La manga Step up love story n’est pas une BD tout à fait comme les autres.
Tout d’abord, son succès est mondial, des dizaines de millions d’exemplaires ont été vendus à peu près partout dans le monde. Ensuite la dimension érotique de l’histoire est forte mais loin d’être unique. Si la pornographie est rejetée dans le fond et dans la forme, les rapports sexuels entre les personnages sont explicites mais ils s’intègrent dans un scénario brillamment mené et surtout pédagogique. Une originalité qui explique sans doute le succès de cette manga. Car Love story se veut d’abord un manuel à usage des jeunes couples. C’est sans doute là l’originalité de cette manga : une histoire auquel on s’identifie sans problème car Love story c’est avant tout l’histoire d’un couple « ordinaire » qui pourrait être un couple de bien des pays à peu près développés.
Yura et Makoto sont deux jeunes de 25 ans qui se marient par petites annonces sans avoir aucune expérience sexuelle. On est loin des « exploits » irréalistes qui font le miel des œuvres érotiques. De plus les personnages sont ordinaires, elle est timide, jalouse, gentille et troublée par sa sexualité. Il est légèrement obsédé, maladroit et passionné de jeux vidéos…
Or, les 30 et quelques volumes de la manga vont montrer comment ce couple découvre une sexualité raisonnée, c’est à dire sans excès et surtout sans succès garanti ! En effet, Love story explique aussi (statistiques à l’appui) comment gérer les problèmes inhérant à toute sexualité à peu près active… Des situations somme toute normales qui trouvent une place dans une histoire qui pourrait être celle de tout à chacun et qui ne sont jamais abordés dans les scénarii érotiques ou même dans la presse grand public.
Par ailleurs Yura et Makoto nous montrent aussi comment le Japon du XXI°s est devenu une société occidentalisée. Les questions sensibles qui traversent la vie de nos jeunes héros sont des questions qui concernent toutes les sociétés développées, d’où sûrement le succès de cette BD aux antipodes de la pornographie. On imagine des Yura et Makoto dans les pays arabes, en Afrique ou encore en Europe.
Love story est donc un guide assez précis et nuancé pour aboutir à une sexualité raisonnablement épanouie dans un Japon tellement mondialisé qu’on se croirait chez nous. A noter que même mondialisé et assez libéré, le Japon n’en demeure pas moins composé d’Hommes et de Femmes aux psychologies bien campées. C’est le ressors comique de la BD, le décalage permanent entre le ressenti de Yura et Makoto. Un autre point commun avec notre quotidien car n’oublions pas que nous sommes tous issus de la même race d’hominidés.