Les deux visages de l’écologie
c’est dans le romantisme allemand qu’on trouve la source de l’écologie
1. Des origines souvent oubliées…
Rien de très nouveau ici, les origines de l’écologie politique sont connues. Même si elles sont souvent oubliées, elles sont incontestables : c’est dans le romantisme allemand qu’on trouve la source de l’écologie.
En effet, le romantisme est une réaction à la Raison issue de la révolution française. Les Romantiques sont d’ailleurs les premiers à préparer des révoltes contre les partisans de Bonaparte en Germanie.
La pensée romantique veut remettre l’Homme dans son cadre originel, c’est à dire la nature. Plus question, en tout cas théoriquement, de dominer ou de transformer la nature… De plus, les premiers travaux réellement scientifiques (comme ceux de Darwin) montrent que l’Homme n’est finalement qu’un animal parmi d’autres… Dès lors, la nature et l’environnement deviennent non plus des richesses à exploiter, mais des éléments à respecter pour que l’Homme y vive mieux, plus en harmonie comme dans certaines pensées orientales…
le taoisme est aussi une sorte d'écologie
Le romantisme a deux héritiers politiques au XX°s : l’écologie et le nazisme. En effet, le nazisme s’est toujours pensé comme une réaction à la modernité des Lumières (égalité de tous les êtres humains) et comme une idéologie qui replace l’Homme dans la nature (avec différentes races). D’où l’application du darwinisme social à la société allemande : éliminer les "inutiles" comme dans la jungle.
Même s’il ne fut pas le seul le nazisme glorifia le corps par le sport pour des besoins militaires, mais aussi par filiation romantique. L’art nazi rendit hommage non aux villes, mais aux campagnes féodales, lieu où l’Homme était le plus proche de la nature nourricière, en équilibre avant que des parasites ne viennent tout bousculer (révolutions, immigration, etc.).
art nazi : évidente source romantique
Après la fin de la guerre le nazisme fut anéanti et surtout discrédité par ses crimes et ses élucubrations racistes. Il en va tout autrement de l’écologie qui n’est pas encore un mouvement politique, mais simplement une sous-idée qui survit dans des milieux très restreins et très hétéroclites politiquement.
Il faut attendre la croissance industrielle des « trente glorieuses » et les premiers problèmes écologiques pour que l’écologie apparaisse comme force politique.
Certains penseurs originaux et isolés, scientifiques ou mystiques, posent alors des questions de plus en plus difficiles à ignorer. Nous sommes au début des années 70, trente années de croissance ont changé le monde occidental…
2. l’écologie politique entre en scène
Les débuts de l’écologie politique sont marqués par l’ambiance idéologique des années 70. Le gauchisme est alors la marque de tous les contestataires (des régionalistes aux monarchistes…).
Les premiers écologistes n’échappent pas à cette règle et sont des gauchistes parmi d’autres. C’est le cas du premier candidat écologiste français à la présidentielles de 1974, René Dumont qui se présente comme un rebelle.
"la voiture, ça pue, ça pollue et ça rend con" R. Dumont en 1974
Très logiquement les écologistes sont forcément anti-capitalistes car l’expérience et la réalité montrent que le développement économique et les immenses compagnies qui le mènent sont responsables des pollutions et aussi de la fringale énergétique qui pollue (nucléaire, pétrole, etc.). La société de consommation non sans contenter certains besoins multiplie les objets et donc les pollutions. Croissance économique et pollution vont de paire. Impossible de l’ignorer.
Les écologistes les plus durs accusent donc le modèle économique ainsi que l’Humanité qui, par sa croissance rapide, épuise la Terre. On revient aux fondamentaux de la pensée romantique : peu d’hommes, mais en harmonie avec l’environnement…
Les écologistes modérés qui se présentent aux élections ou les militants purs et durs sont donc forcément des anti-capitalistes. On retrouve cet habillage chez les Verts français des années 80 ou chez les amis de José Bové qui sont crédibles quand ils critiquent la « mal bouffe »…
Forcément hostiles aux grands groupes capitalistes, les écologistes sont pourtant, dans les années 90 et 2000, les structures politiciennes qui se rallient le plus rapidement au libéralisme et donc aux pollueurs. Pourquoi un tel virage politique ?
3. La schizophrénie permanente
Au détour des années 80 plus de 10 % des Français votent pour un parti dit « écologiste ». C’est le cas des Verts mais aussi de structures temporaires comme « Génération écologie ». Il s’agit généralement d’électeurs de gauche très modérés qui souhaitent que leur cadre de vie soit préservé. Assez vite les électeurs écologistes se sont révélés être des petits bourgeois (les futurs « bobos ») qui ont vu dans le vote écologiste une façon de préserver leur vie agréable tout en accusant les pollueurs, c’est à dire pêle-mêle les grandes sociétés industrielles… ainsi que leurs salariés !
les électeurs écologistes sont des "bosbos"
ils ne cherchent qu'à préserveur LEUR cadre de vie
pas celui du voisin plus modeste
Certes les vrais écologistes sont restés plus lucides et donc en marge de la politique politicienne, mais ceux qui ont amassés des millions de voix sur des thèmes écologistes sont rentrés dans le jeu politique de plein pied en renonçant à peu près intégralement à leur programme de départ qui, de toute façon, n’était qu’une gigantesque opération de communication pour capter un public. Bien vite la publicité s’est adapté et a créé des labels « verts » sensé capter la même clientèle.
Et comme l’électorat vert était volontaire pour ne pas croire à son propre marketing l’écologie, l'écologie est vite devenue un argument de vente. Une façon de stigmatiser les classes populaires dont le rapport à la nature a été moqué (les chasseurs sont des beaufs). Cela explique le yoyo permanent des partis écologistes et la prime électorale aux partis les plus médiatiques.
l'écologie ridiculise les classes populaires
comme les Bourgeois du XIX°s elle stigmatise l'alccolisme et la violence
4. Demain l’abîme ?
Récemment les problèmes de pollution sont devenus encore plus évidents. Toute activité économique moderne est polluante. Ainsi l’élevage intensif en Bretagne a-t-il été une catastrophe pour les sols. Toute la filière élevage s’est révélé pourrie du poulet à la dioxine à la « vache folle ». A chaque scandale correspond une volonté de maximiser la production et les profits avec des méthodes toxiques.
dans le cadre d’une économie capitaliste aucune solution n’est possible
Même chose dans la filière du nucléaire où les intérêts privés ont réduits considérablement le degrés de sécurité, cela explique comment AREVA a laissé du plutonium « traîner » des mois au CEA de Cadarache… Ce n’est pas la première fois que la société présidée par une très proche de Sarkozy menace la sécurité de la population. Rien de volontaire dans ces problèmes sinon dans la volonté de faire du fric.
Si les conséquences des gaz à effets de serre restent sujets à controverses, d’autres problèmes sont mécaniquement liés aux pollutions industriels.
Or, dans le cadre d’une économie capitaliste aucune solution n’est possible. Tout juste la technologie peut-elle réduire la consommation d’énergie avec des moteurs et des isolants plus performants, mais ces gains sont marginaux par rapport aux enjeux. Ainsi jamais les énergies renouvelables ne pourront satisfaire les besoins de l’Humanité.
La « solution » sera donc dans l’inégalité.
Comme la nourriture à la fin du Moyen Âge, l’énergie et une vie chimiquement saine seront réservées à une élite qui pourra se payer une batterie de services et de protections contre les pollutions ambiantes. Il en va déjà ainsi en Afrique où une minuscule élite a accès à une médecine moderne, une éducation correcte, de l’eau potable, etc. Les autres, tous les autres, survivent et meurent prématurément.
En attendant les écologistes politiques seront longtemps encore des faire-valoirs impuissants réduits à communiquer et agiter l’opinion au service des puissants pourtant notoirement proches des pollueurs.
faites comme je dis, pas comme je fais
La « taxe carbone » voulue par N. Hulot ne sauvera pas le monde, mais dépannera Sarkozy qui s’attaque à la pollution comme le mercurochrome soigne la jambe de bois.
Au regard de l’Histoire c’est ridicule mais ça bernera toujours une partie de l’opinion (la liste « Europe Ecologie » a dépassé les 13 % des votants aux Européennes de 2009).
Liens :
NON à la taxe carbone : http://quefaire.e-monsite.com/rubrique,non-a-la-taxe-carbone,321250.html
Le grand bazar d'Europe Ecologie : http://quefaire.e-monsite.com/rubrique,le-grand-bazar-de-verts,306058.html
Notre forum : http://quefaire.aceboard.fr/#