Editorial février 2024
il y a périodiquement la fin d’un monde
Certitudes cosmiques mises à part il n’y aura pas de fin du monde… mais par contre il y a périodiquement la fin d’un monde. En effet l’histoire humaine n’a jamais été qu’une succession de destructions créatrices plus ou moins tragiques. Nous mêmes sommes des mortels qui émergeons d’éléments passés et laissons des molécules recyclées dans l’avenir. L’histoire ne se répète pas à l’identique mais elle avance par bonds.
La crise environnementale est une certitude : plus de consommateurs consommant davantage ça donne une production de CO2 (entre autres gaz) colossale, si colossale qu’elle dérègle le climat et exacerbe les contradictions économiques et sociales. Comment interpréter différemment la énième crise agricole ? On veut produire plus, mieux et en payant moins. C’est, physiquement, impossible. Et personne ne veut payer le surcoût nécessaire pour sortir du cercle vicieux. Et à chaque tour de cercle les gros grossissent et les petits crèvent. C’est vieux comme la FNSEA !
Élément central de la crise agricole : l’eau
Élément important de la crise agricole : l’eau. H2O est de plus en plus rare et donc de plus en plus chère. De même avec le tourisme de masse : nous autres heureux promeneurs consommons trop de liquide. Et dans l’industrie ? Même constat. C’est tout le cycle de l’eau qui craque : de plus en plus rare, l’eau est aussi -et surtout- de moins en moins bonne. Et pas uniquement dans les grandes villes africaines ! Les pollutions multiples générées par notre mode de vie portent atteinte à toutes les étapes du cycle : dans les océans, rivières et nuages on détecte des polluants comme le plastique. Sous terre les nappes phréatiques sont de plus en plus polluées par des résidus chimiques agricoles qui mettent des années à atteindre les réserves profondes. Dans les circuits de distributions la pollution prospère et dans les bouteilles en plastiques -vendues fort cher- c’est pire encore ! Et que dire de la sécheresse régulière qui alerte dès cet hiver Barcelone, modèle de sur-tourisme ?
Les sociétés sans eau souffraient
terriblement pour simplement survivre
C’est peut-être par l’eau que le système va littéralement craquer. Comme l’énergie l’eau est indispensable à toute activité. Même en ne faisant rien on a besoin d’eau alors dès qu’on fait quelque chose… les besoins sont massifs ! Sans eau pas ou peu d’agriculture, pas d’industries, pas de loisirs, pas de vie… Les sociétés sans eau souffraient terriblement pour simplement survivre (oasis…), les civilisations les plus brillantes ont toutes comme base des travaux collectifs gigantesques pour canaliser, contrôler, stocker et recycler le précieux liquide. Que seraient les Chinois, les Européens, les Arabes sans canalisations ? Nous-mêmes sommes des animaux composés de 80 % d’eau.
Derrière l’actualité le krach général de l’eau a peut-être déjà débuté. Plus on cherche plus ou trouve des polluants (comme ceux dits « éternels ») que l’on ne sait pas comment éliminer. En testant des célébrités on trouve dans leur sang (et donc dans le nôtre) des traces de glyphosate et autres produits hautement toxiques. Le résultat ? La hausse exponentielle des cancers chez tout le monde et plus seulement chez les personnes âgées ou fumeuses. L’effet cocktail de ces substances dans l’eau qu’on boit ou dans notre nourriture est explosif et le pire est sans doute à venir quand des IA pourront calculer véritablement la dangerosité de toutes ces substances additionnées.
les lobbys agricoles ont obtenu le report
des rares mesures « vertes » de l’Europe
Et pendant ce temps les lobbys agricoles ont obtenu le report sinon la suppression des quelques rares mesures « vertes » de l’Europe. A Sainte Soline (mars 2023) les affrontements les plus durs ont eu lieu au sujet d’une bassine… d’eau ! Rappelons que nous sommes tous comme les agriculteurs : les premières victimes des accidents de chasse sont les chasseurs, les plus malades du glyphosate sont les agriculteurs, et nous ? Ne vivons-nous pas tous, volontairement, dans un écosystème toxique ? Le mythe de la piscine individuelle est coriace, non ? Ce que la volonté peut faire, une autre volonté peut le défaire. En attendant les riches se distinguent en s’exhibant en gaspillant de… l’eau ! Logique. Quant aux professionnels du mensonges rassurants, les populistes, ils surenchérissent partout en Europe contre les mesures visant à mieux gérer l’eau. Un hasard ?